| * Dans l'article "FENÊTRE,, subst. fém." FENÊTRE, subst. fém. I.− Ouverture pratiquée dans un mur, une paroi, pour faire pénétrer l'air et la lumière à l'intérieur d'un local, et normalement munie d'une fermeture vitrée. Ces deux pièces répondaient aux deux fenêtres non condamnées de la façade (Gautier, Fracasse,1863, p. 8).Toutes les fenêtres donnaient sur la cour (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1633).Impôt direct sur les portes et fenêtres (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 505).Ne pas appeler fenêtre une baie sans fermeture vitrée (Archit.1972, p. 96): 1. ... (il n'y a) qu'à monter par-dessus un mur, qu'à grimper par une fenêtre et qu'à passer sous une porte. On en a tant qu'on veut.
Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 165. 2. Pieter de Hooch, lui, regarde plus volontiers par la fenêtre d'où l'on aperçoit le canal, et, de l'autre côté, les petites maisons triangulaires de brique rouge à volets peints.
Faure, Hist. art,1921, p. 56. SYNT. Aménager, barricader, boucher, murer, percer une fenêtre; courir, se mettre, se pencher, se précipiter à la fenêtre; regarder, sauter, tomber par la fenêtre; fenêtre claire, étroite; grande, haute, large, petite fenêtre. ♦ En partic., ARCHIT. Fenêtre feinte. ,,Fenêtre peinte sur une surface murale ou dont le décor en relief est appliqué sur la paroi d'une muraille`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). Synon. fausse fenêtre.Fenêtre haute. Julien entra dans l'église neuve de Verrières. Toutes les fenêtres hautes de l'édifice étaient voilées avec des rideaux cramoisis (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 449).Porte-fenêtre*. Fenêtre aveugle, borgne, cintrée, en ogive, géminée, gisante, à meneaux, rampante; fenêtre passante, pendante, barlongue, oblongue, de second-jour, de service, thermale, de lucarne, d'attique (Archit.1972, p. 96).Fenêtre-balcon; appui, bord, embrasure, rebord de la fenêtre. ♦ P. méton. Quelle sensation il a faite à Châtellerault la dernière fois qu'il est venu me voir!... On louait des fenêtres pour le voir passer (Labiche, Deux papas,1845, I, 5, p. 394). ♦ P. anal. Ouverture naturelle ou artificiellement pratiquée. Un compteur à fenêtre mince permettant de compter les électrons (Joliot, Curie, Radioact. artif.,1935, p. 8).Il existe en outre des dispositifs pour photocopier l'information portée sur les cartes et pour insérer des microfilms dans des fenêtres pratiquées dans celles-ci (Jolley, Trait. inform.,1968, p. 178): 3. Un antique trône d'évêque se voit à l'église de Saint-Marc de Venise (...). La partie basse [des] faces latérales est occupée par de petites fenêtres évidées dans la masse du marbre...
Lenoir, Archit. monast.,1852, p. 357. Enveloppe*, carte à fenêtre. − ANAT. Fenêtre ovale. ,,Partie de l'oreille moyenne dans laquelle est encastrée la platine de l'étrier et qui communique avec l'oreille interne`` (Thinès-Lemp. 1975). Fenêtre ronde. ,,Partie de l'oreille moyenne qui est séparée de la rampe tympanique du limaçon par une membrane appelée tympan secondaire`` (Thinès-Lemp. 1975) : 4. La pression de l'étrier sur la fenêtre ovale doit avoir un double effet : le premier, d'ébranler tout l'intérieur du labyrinthe; le second, de comprimer la substance gélatineuse qui le remplit, et de la faire se reporter par le limaçon sur la membrane de la fenêtre ronde, qui doit se trouver par là beaucoup plus tendue.
Cuvier, Anat. comp.,t. 2, 1805, p. 510. − ASTRONAUT. ,,Durée pendant laquelle le lancement (ou tir) d'un engin spatial est possible`` (Gilb. 1971). − CIN. Fenêtre du projecteur. En pratique, il convient de laisser toujours une petite marge, étant donné que la fenêtre du projecteur est toujours plus petite que celle de la caméra (Ciné Amateur,nov. 1936). − GÉOL. ,,À travers une nappe de charriage, ouverture à l'emporte-pièce ménagée par l'érosion et atteignant le substratum sur lequel a été charriée la nappe`` (Plais.-Caill. 1958). − HORLOG. Ouverture faite dans une platine au-dessus d'un pignon (d'apr. Encyclop. méthod. Mécan. t. 2, 1783). − MÉD. Fenêtre aortique (Méd. Biol.t. 2, 1971).Signe de la fenêtre. Espace anormalement observé en radiologie (d'apr. Garnier-Del. 1972). − MODE ♦ COIFFURE. Façon dont les hommes portaient les cheveux aux xveet xviesiècles, le visage dégagé (d'apr. Leloir 1961). ♦ HABILL. Taillades ou crevés à la mode au xviesiècle (d'apr. Leloir 1961). − NUCLÉAIRE. ,,Partie de la paroi d'un détecteur dont l'épaisseur est suffisamment faible pour permettre l'entrée des rayonnements peu pénétrants`` (Nucl. 1964). − TYPOGR. ,,Absence d'impression dans une page occasionnée par l'interception d'un bout de papier volant entre la feuille et la forme, ou une agglomération de pâte`` (Chautard 1937). − Arg. Braguette (cf. Bruant 1901, p. 73). ,,Boucher une fenêtre, crever un œil`` (Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 169). − Expressions ♦ Jeter qqc. par la fenêtre. S'en débarrasser. Mmede R, qui craignait la mort, vient de mourir parce qu'elle trouvait drôle de jeter les médecines par la fenêtre (Stendhal, Amour,1822, p. 281). ♦ Jeter son argent par la fenêtre. Dépenser à tort et à travers. C'eût été de l'argent agréablement jeté par la fenêtre (Flaub., Corresp.,1852, p. 337). ♦ Mettre le nez à la fenêtre. Regarder au dehors. Milord (...) sortit du lit, vint mettre le nez à la fenêtre (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 339). − Proverbe. Chassez-le par la porte, il rentrera par la fenêtre. Se dit d'une personne importune dont on ne peut se débarrasser. (Dict. xixeet xxes.). − Populaire ♦ Faire la fenêtre (vieilli). [En parlant d'une prostituée] Attirer les clients depuis la fenêtre. Oh! elle ne sortait pas de son cadre, celle-là, la dame du portrait, elle ne faisait pas la fenêtre au public (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 74). II. A.− Spéc. Châssis vitré qui ferme l'ouverture par divers systèmes mécaniques. Il n'y a pas à craindre de dormir la fenêtre ouverte lorsqu'on voit le bénéfice que les tuberculeux retirent de cette méthode (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 192): 5. À cette demande, Wilson aurait fait avec son haleine de la buée sur le carreau d'une fenêtre près de laquelle il était, puis écrit le chiffre, aussitôt effacé qu'il était écrit.
Goncourt, Journal,1886, p. 598. SYNT. Ouvrir, entrebâiller, entr'ouvrir, fermer la fenêtre; fenêtre grande ouverte; barreau, espagnolette, verre, vitre de/de la fenêtre. B.− En partic. − BÂT. Fenêtre accordéon, basculante, à croisée, à croisillons, coulissante, dormante, à double battant, grillagée, à petits carreaux, pivotante, à soufflet, à tabatière; fenêtre (à l')anglaise, (à l')australienne, (à la) française, (à l') italienne; fenêtre-croisée, fenêtre-guillotine. III.− Au fig. Ouverture permettant une communication avec le monde extérieur, ouvrant de nouveaux horizons et d'autres perspectives. Son pouce [de Monseigneur] ne trembla pas, lorsqu'il (...) commença les onctions sur les cinq parties du corps où résident les sens, les cinq fenêtres par lesquelles le mal entre dans l'âme (Zola, Rêve,1888, p. 190).Aigues-Mortes fut créé sur l'ordre de Saint Louis et de Philippe le Hardi. Il faut au roi de France une fenêtre sur la Méditerranée (Hourticq, Hist. art,Fr., 1914, p. 93): 6. Il importait seulement de bien constater l'insensible déclin d'une congrégation [de l'Oratoire] sage, modérée, polie, qui avait trop de fenêtres ouvertes sur le monde pour que l'air extérieur n'y entrât pas très-aisément.
Sainte-Beuve, Portr. contemp.,t. 4, 1846-69, p. 33. 7. Son jugement [de Léon de Montesquiou], d'une rectitude absolue, était cependant creusé de fenêtres, donnant sur les horizons les plus variés.
L. Daudet, Vers le roi,1920, p. 22. − P. métaph. Le fauteuil d'où je m'évade en sautant par cette fenêtre qu'est la page d'un livre (Green, Journal,1942, p. 245). REM. 1. Fenestration, subst. fém.a) Vx. ,,Disposition de l'ensemble des fenêtres d'un édifice`` (Barb.-Cad. 1963). b) Ouverture percée dans une surface pleine. Mors montrant comment les calculs sont saisis et coincés dans la fenestration de la pince (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 237).En partic., méd.
α) ,,Création d'une ouverture dans la paroi d'une cavité organique`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
β) Opération de l'oreille (...) [consistant] en une trépanation du canal semi-circulaire avec création d'une ouverture destinée à remplacer la fenêtre ovale de l'oreille interne (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). 2. Fenestron, subst. masc.Fenêtre de petites dimensions. Il a vu le soleil qui passait ses cornes par le fenestron du clocher (Giono, Regain,1930, p. 101).P. anal. La colleuse-monteuse avec son fenestron où l'on fixe la séquence choisie (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 291). Prononc. et Orth. : [f(ə)nε:tʀ
̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 fenestre (Couronnement de Louis, éd. E. Langlois, 1625); 2. a) ca 1433 fig. « passage » (Ch. d'Orléans, Ballade XLV, 8 ds Poésies, éd. P. Champion, p. 67 : les fenestres de mes yeulx); b) 1690 anat. (Fur.); c) 1690 diplom. « espace libre laissé dans un acte, un manuscrit » (ibid.). Du lat. class. fenestra « fenêtre; ouverture, passage ». Fréq. abs. littér. : 13 775. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 14 043, b) 23 839; xxes. : a) 23 585, b) 19 642. Bbg. Archit. 1972, p. 78. − Chautard (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 478. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 53. − Streng (W. O.). Über das Fenster und dessen Namen im Französischen und Provenzalischen. Neuphilol. Mitt. 1909, t. 11, pp. 96-113. |