| * Dans l'article "FEMELLE,, subst. fém. et adj." FEMELLE, subst. fém. et adj. I.− Subst. fém. Animal appartenant au sexe apte à produire des ovules. Anton. mâle.La tourterelle mâle roucoule pour distraire et bercer sa femelle qui couve (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 165).Je lui expliquais la physiologie et l'anatomie bizarres de ces reptiles chéloniens, le trident du mâle, le cloaque de la femelle (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 326): 1. Lorsqu'on greffe à une jeune femelle (cobaye ou poule) un ovaire prélevé sur une femelle de race différente, l'ovaire greffé peut se développer dans l'organisme étranger et produire des ovules fécondables, en sorte que la femelle porte-greffe engendre avec son ovaire d'emprunt; or, les produits sont exactement pareils à ceux qu'aurait engendrés la femelle donneuse du greffon...
J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 78. SYNT. Femelle fécondable, fécondée, pleine; couvrir, féconder, accoucher une femelle; femelle qui pond, qui allaite; la vache est la femelle du taureau; femelle en chaleur. − P. ext. Femme. ♦ DR. FÉOD., GÉNÉALOGIE. Dans plusieurs coutumes, les mâles excluaient les femelles de l'hérédité (Ac.). ♦ Péj., pop. Mais les bourgeois de souche bourgeoise! ah, les monstres de laideur, de vilenie, de cupidité, de stupidité, d'infamie! les femelles surtout (Bloy, Journal,1902, p. 102).On se serait fait couper en morceaux pour un homme pareil... et il faut que ça se laisse détruire par des femelles, des garces (Bernanos, Imposture,1927, p. 439).Souffletée, bafouée, misérablement traitée en femelle à vendre, elle se voyait brutalement dégradée (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 124). − LING. ,,Dans la catégorisation sémantique des animés (personnes ou animaux), le terme femelle représente la classe des êtres femelles dans l'opposition du sexe`` (Ling. 1972) : 2. ... le nom fille a le trait sémantique distinctif [-mâle] (femelle) tandis que le nom fils a le trait sémantique distinctif [+ mâle]. « Féminin » et « femelle » ne se confondent pas : un mot peut être masculin et « femelle »; ainsi, docteur est masculin et désigne un homme ou une femme; la représentation pronominale peut être différente : J'ai vu le docteur, il m'a examiné/ J'ai vu le docteur, elle m'a examiné.
Ling.1972 − Au fig. Proverbe. Les effets sont des mâles, les promesses sont des femelles. Les actes seuls sont sûrs. J'ai été bien intéressé par ce mot qu'il m'a répété, lui ayant été dit sur plusieurs points de la France par des paysans : les paroles sont des femelles et les actes sont des mâles » (Barrès, Cahiers,t. 7, 1908-09, p. 123). II.− Adjectif A.− [En parlant d'animaux] Qui appartient au sexe des femelles. Un canari femelle; une taupe femelle : 3. Une jeune personne m'enseignait sans y prendre garde la manière dont on reconnaissait les pigeons mâles des pigeons femelles. Quand on prend un pigeon par les pattes, si c'est un mâle, il baisse la queue, si c'est une femelle, il la relève.
Goncourt, Journal,1893, p. 376. − P. ext. [En parlant des femmes] Camarades mâles et femelles qui leur venaient faire visite (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 2etabl., III, p. 81): 4. ... un samedi soir « N'a-qu'un-œil » nous amena une petite créature fluette, vive, sautillante, blagueuse et pleine de drôlerie qui tient lieu d'esprit aux titis mâles et femelles éclos sur le pavé de Paris.
Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Mouche, 1890, p. 1340. ♦ La gent femelle. ,,Les femmes`` (DG). − Spéc., DR. FÉOD. Duché femelle. ,,Celui qui pouvait être possédé par les femmes`` (Littré). B.− Qui est relatif aux femelles, au sexe des femelles. Sexe, caractère femelle; appareil sexuel femelle; organes, hormones, chromosomes femelles; fœtus femelle. Un agent physique ou chimique est susceptible de remplacer le spermatozoïde. Seul, l'élément femelle est essentiel (Carrel, L'Homme,1935, p. 105).Le premier acte du développement, c'est la fusion de la cellule femelle avec la cellule mâle (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 35): 5. La femme, au sens caché de la Bible, c'est le principe femelle vivant en tout homme, au même titre que le principe mâle, et cherchant à s'équilibrer avec lui, c'est la Foi s'opposant à l'Intelligence et s'obligeant à grandir avec elle.
Abellio, Pacifiques,1946, p. 374. − En partic. Gamète femelle. Le plus volumineux et le moins mobile des deux gamètes intervenant dans la fécondation (cf. Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 409). − Péj. Qui est considéré comme spécifiquement féminin, comme spécifique des femmes. Cri femelle, chaleur femelle; sensibilité, curiosité, élans femelle(s). Elle (...) essuya ses yeux, où brillait déjà, sous les larmes, la sauvage curiosité femelle, plus forte qu'aucune compassion (Bernanos, Joie,1929, p. 618).Marcellus. − Qui a imaginé cette aventure stupide? Paola. − La vengeance. La vengeance femelle. La vengeance mâle à ce que je vois prend un autre souci des formes (Giraudoux, Lucrèce,1944, II, 1, p. 93). C.− BOT. [En parlant d'un organe de la plante] Qui est destiné à donner le fruit après fécondation. Le pistil est l'organe sexuel femelle (Ac.) : 6. La vie se perpétue dans la vigne par la fleur. Elle est hermaphrodite, nettement mâle et femelle. L'élément femelle est constitué par le pistil, l'élément mâle par les étamines.
Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 84. − P. méton. [En parlant d'une fleur, d'un ensemble de fleurs ou d'une plante] Qui possède un organe femelle. Inflorescences, fleurs femelles; chanvre, fougère, pivoine femelle. La plante femelle est fécondée par le pollen que lui envoie la plante mâle (Ac.).Au temps de la fécondation, secouer le pollen des arbres mâles sur les fleurs des palmiers femelles (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 243). D.− TECHNOL. [En parlant d'un instrument pourvu d'une partie creuse ou de la partie creuse elle-même] Qui est destiné à recevoir une autre partie (appelée mâle) par pénétration. Prise électrique femelle. Bout femelle d'un tuyau de conduite (Jossier1881).[Le] mode d'assemblage [des tuyaux à emboîtement] se compose de deux parties mâle et femelle pénétrant l'une dans l'autre (Robinot, Vérif. métré et prat. trav. bât.,t. 4, 1928, p. 103). REM. 1. Fumelle, subst. fém.,région. ou arg. Femelle, femme; en partic. femme de mœurs légères, prostituée. J'y fais boire un litre du vitriol à la fumelle (Musette, [Cagayous phil.], 1906, p. 94).Ennemi de la débauche (...), il détestait et méprisait les filles, celles qu'il appelait les « fumelles », pour femelles (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 211). 2. Femellier, adj. masc.,vx, pop., péj. Qui court de femelle en femelle, par débauche. Emploi subst. masc. Le fils du maire était un femellier très mal famé dans la commune (Coulabin, Dict. loc. pop. Rennes,1891).Var. arg. fumellier. Ce vieux fumellier de père Leleu, c'est qu'il s'y connaît à tenir causette aux femmes de ses voisins (Martin du G., Testam. P. Leleu,1920, p. 1145). 3. Femellerie, subst. fém.,péj. Gent femelle. À force de voir toute la haute femellerie férue du génie de ce Vadius jeune, aimable et facond, il paraît que ta pupille a fait comme les autres, voilà! (Pailleron, Monde où l'on s'ennuie,1869, 1, 10, p. 39). 4. Femellitude, subst. fém.,,Néologisme, formé à partir de femelle, à l'image du terme négritude. Désigne, sous la plume de Xavière Gauthier, qui lui a donné naissance, l'ensemble des élans, des habitudes, des réactions affectives, des inhibitions et des interdits qui caractérisent « les femmes » prises en tant qu'ensemble social pensant et isolé du reste de la société`` (Giraud-Pamart Nouv. 1974). 5. Fémelin, adj.Cf. femmelin. Prononc. et Orth. : [fəmεl]. [ə] n'est noté comme caduc que ds Warn. 1968. Enq. : /fəmel/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1121-34 subst. « animal du sexe féminin » (Ph. de Thaon, Bestiaire, 1424 ds T.-L.); id. adj. la femelle racine (Id., ibid., 1573-1575, ibid.); 1530 péj. « femme » (Marot, Elégie, XIV, éd. C. A. Mayer, t. III, p. 241, 33 : desloyalle fumelle). Du lat. class. femella, dimin. de femina. Fréq. abs. littér. : 1 007. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 604, b) 1 476; xxes. : a) 1 611, b) 1 152. Bbg. Ducháček (O.). Les Microstructures lex. In. : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13.1971. Québec. Québec, 1976, t. 1, pp. 586-589. |