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FÊLÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de fêler*.
II.− Emploi adj.
A.− [En parlant d'un objet cassant] Qui est fendu sans que les parties soient séparées. Assiette, plat fêlé(e); cloche fêlée. (Quasi-)synon. fissuré.Il s'approcha. À travers un vitrage fêlé, il vit une salle sordide, qui réveilla un souvenir confus dans son esprit (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 411):
... un orgue sans pareil, un instrument ancien, démodé, déglingué, émettant des sons déchirants et criards et, comme les flûtes sont en gros verre de Venise et que beaucoup sont fêlées, l'instrument saute des notes et il sort de la caisse des gémissements... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 160.
Loc. Les pots fêlés sont ceux qui durent le plus (Ac.). Les personnes qui ont une santé délicate vivent plus longtemps que les autres.
B.− P. métaph. et au fig. Qui n'est plus intact. Honneur en soit rendu (...) au Dieu qui (...) dans nos cœurs fêlés verse ses eaux parfaites! (Lamart., Harm.,1830, p. 418).Peu à peu, cet encombrant mobilier devint une source d'interminables ennuis : l'entente déjà fêlée par une vie commune, s'effrita de semaine en semaine (Huysmans, À rebours,1884, p. 92).
Spécialement
1. [En parlant d'une production sonore] Dont le timbre est altéré. (Quasi-)synon. cassé.Voix fêlée. Puis le nain glapissant d'une façon bizarre, De tous les animaux sut imiter la voix, Le bêlement fêlé de la chèvre aux abois (Bouilhet, Melaenis,1857, p. 48).Autour de nous (...) les beuglements (...) des vaches, des sons fêlés de clarines (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 481).
Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Le lundi, jour des mendiants, ils venaient par bandes (...) des idiots, brimballant leurs sabots qui chantaient le fêlé sur les dalles (Pourrat, Gaspard,1925, p. 86).
2. Fam. [En parlant d'une pers. ou de son entendement] Qui est atteint par la déraison, par une certaine bizarrerie. Avoir la tête fêlée, le cerveau fêlé, le timbre fêlé (Ac.). La justice n'ayant plus rien à faire de cette tête fêlée, la coupa et la jeta à la voirie de Clamart (Vigny, Mém. inéd.,1863, p. 128).Il y a beau temps que monsieur est fêlé, murmura Rose (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1115).Tu as le temps? bon. C'est ce que je disais. Tu as toujours été un peu fêlé. C'est pour ça que je t'aime bien, mon fils était comme ça. (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1614).
Fréq. abs. littér. : 187.