| FAVORABLE, adj. A.− [Avec une idée de préférence; correspond à favoriser A] Qui manifeste une disposition, une attitude bienveillante (envers une personne préférée). Il songea que Lise lui avait toujours été favorable (Zola, Terre,1887, p. 270).La ville serait neutre, plutôt favorable au général (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 366): 1. Ils disent qu'ils veulent tuer le faux prêtre, rétablir les anciens usages, se rendre la déesse favorable en vue de la guerre qui commence.
Renan, Drames philos.,Prêtre Némi, 1885, IV, 3, p. 584. B.− [Sans idée de préférence marquée] 1. [Avec l'idée d'une appréciation positive, préalable à un éventuel soutien] a) [En parlant d'une pers.] Favorable à.Qui manifeste un intérêt positif (envers quelque chose ou quelqu'un). Le duc de Lancastre se montrait favorable à ces paroles de Robert-L'Ermite (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 2, p. 107).Le public parisien ne s'est guère montré favorable qu'aux acteurs dont le jeu lui a paru naturel et agréable (Delécluze, Journal,1827, p. 454): 2. − Que M. Crevel m'aime, il est dans son droit d'homme; que je sois favorable à sa passion, ce serait le fait d'une coquette ou d'une femme à qui vous laisseriez beaucoup de choses à désirer...
Balzac, Cous. Bette,1846, p. 171. − P. méton. [En parlant d'un attribut de la pers.] Les femmes des tribunes le regardaient d'un œil favorable (France, Dieux ont soif,1912, p. 207).Je vois, mon cher garçon, que tu m'écoutes d'une oreille assez favorable (Duhamel, Cécile,1938, p. 102). b) [En parlant d'une chose] Qui est à l'avantage de quelque chose ou quelqu'un. Conclusion, hypothèse, impression, jugement, opinion, réponse, préjugé favorable. Peignant le monde sous des couleurs trop favorables (Flaubert, Bouvard,t. 2, 1880, p. 175).Au moment même où les statistiques étaient les plus favorables (Camus, Peste,1947, p. 1439): 3. − J'ai su de quels termes favorables le roi avait bien voulu se servir en approuvant mon élection, et j'en ai été profondément touché.
Vigny, Journal poète,1846, p. 1242. ♦ Favorable à.La comparaison avec Pradelle n'était pas favorable à Jacques (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 248). ♦ Favorable pour.− Je l'entends, Monsieur, dans le sens le plus favorable pour vous (Balzac, E. Grandet,1834, p. 61). 2. [L'idée est celle d'un appui efficace; correspond à favoriser B 2] Qui apporte aide ou soutien à quelqu'un ou à la réalisation de quelque chose. Occasion, circonstance, condition, milieu, climat favorable. Poussé par un vent favorable, le vaisseau du roi atteignit bientôt les côtes de l'Asie (Cottin, Mathilde,t. 1, 1805, p. 90).Les vents poussaient du sud vers le nord leur grande houle favorable (Saint-Exup., Vol nuit,1931, p. 94). − Favorable à ♦ (qqn).Une politique favorable à nos dix-huit millions de ruraux (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 207).Ce qui porte malheur aux soumis doit être favorable aux rebelles (Gide, Journal,1943, p. 190). ♦ (qqc.).Ils parlèrent du temps qui était favorable aux moissons (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Hist. fille de ferme, 1881, p. 25).Les sentiments les plus favorables à l'action du parti (Malraux, Conquér.,1928, p. 175): 4. ... il avait des sourires pour saluer, pour répondre, pour approuver, pour remercier, pour prendre congé, toute une jolie collection de sourires qui le dispensaient presque de jamais se servir de la parole, ce qu'il jugeait sans doute plus poli et plus favorable à son avancement.
Zola, Curée,1872, p. 343. ♦ (+ inf.).Littér. Des jupes retroussées, favorables à montrer sa jambe (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 254). − Favorable pour (+ subst.).Dans des conditions favorables pour les opérations (Joffre, Mém.,t. 1, 1931, p. 202). − Spéc. (Quasi-)synon. opportun.Moment favorable. Averti sans doute par son flair de la minute favorable (Zola, Argent,1891, p. 395).Ils n'attendent qu'une heure favorable pour secouer le joug!... (Martin du G., Thib., Été, 1936, p. 94). Prononc. et Orth. : [favɔ
ʀabl̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1283 « animé de dispositions bienveillantes envers quelqu'un » (Beaumanoir, Cout. Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1100); 2. 1345 « qui aide au succès » (Varin, Arch. admin. de la ville de Reims, t. II, 2epart., p. 970 ds Littré). Empr. au lat. class. favorabilis « favorable », dér. de favor (faveur1*). Fréq. abs. littér. : 2 745. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 850, b) 2 961 xxes. : a) 2 191, b) 3 777. Bbg. Engels (J.). L'Ovide moralisé et les adj. en -able. Mél. Roques (M.) t. 2 1953, p. 68. |