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FAROUCHEMENT, adv.
D'une manière farouche.
A.− Rare. De façon à éviter les contacts humains.
1. Verbe + farouchement.Dans la chambre la plus incommode du premier étage (...) papa s'enferme farouchement, absorbé, aveuglé et sourd aux bruits du monde (Colette, Cl. école,1900, p. 38).
2. Farouchement + adj.La rue des Marais-Saint-Germain forme un étroit boyau rectiligne, bordé de demeures anciennes, toutes farouchement closes ce matin (Arnoux, Roi,1956, p. 219).
B.− D'une façon ferme, intransigeante, rude ou brutale.
1. Verbe + farouchement.Fine se moquait de l'argent, qui ne lui servait à rien. Rectifiant son tir, Folcoche parla de la remplacer. Peine perdue! papa s'y opposa farouchement (H. Bazin, Vipère,1948, p. 132).Il y a certains faubourgs de Berlin qui sont restés farouchement communistes, même sous Hitler (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 251):
Raboliot, sur le sable du chemin, se roulait avec un garde du Bois-Sabot (...). Le sang sifflait aux oreilles du braco. Il luttait farouchement, sans rien de clair en lui qu'un désir forcené de vaincre, mais harcelé continuellement de pensées troubles et mauvaises, lancinantes comme un abcès. Genevoix, Raboliot,1925, p. 272.
2. Farouchement + adj.Cet écrivain, si farouchement moderne, se logeait dans le moyen âge vermoulu qu'il rêvait d'habiter à quinze ans (Zola, Œuvre,1886, p. 353).Elle s'est redressée tout soudain... D'une impulsion si véhémente, si farouchement indignée, tellement gonflée par la colère, que le brigadier en vacilla... sous la charge! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 610).
Prononc. : [faʀuʃmã]. Étymol. et Hist. Av. 1380 ferouchement (Bersuire, T. Liv., ms. Ste-Gen., fo90b ds Gdf.) − 1606, ibid.; à nouv. 1842 (V. Hugo, Le Rhin, Conclus., ibid.). Dér. de farouche*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 82.