| FANDANGO, subst. masc. CHORÉGR. Danse espagnole à 3 temps, d'un mouvement vif, très rythmé et voluptueux, exécuté au son de la guitare par un ou plusieurs danseurs marquant la mesure à l'aide de castagnettes et du talon. Ils se réunissaient [les jeunes gens] sur la plage ou à quelque carrefour, pour danser le fandango aux castagnettes, avec des allures de joyeuse bravade et souvent des yeux de détresse (Loti, Reflets,1899, p. 173).Le fandango est tantôt frénétique et tantôt lourd, lourd comme ce Valdepenas au goût de poix. Quand la jambe se soulève, avec la plus fière lenteur, et prend appui sur le sol pour faire tourner le corps, elle [l'Andalouse anglo-juive] a le piaffement des grandes cavales fabuleuses (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 657).− P. méton. Musique (et paroles) sur laquelle est exécutée cette danse. Fandango. Très ancien air de danse espagnole d'un mouvement assez vif et de mesure à trois temps (Rougnon1935).Beaucoup travaillé le Fandango de Caudil [sic] de Granados, (...) que j'ai le plus grand mal à me mettre complètement dans la tête, (...) et que je suis encore loin de pouvoir jouer de manière qui me satisfasse (Gide, Journal,1931, p. 1029). Rem. On rencontre ds la docum. les dér. rares a) Fandangue, subst. masc. Elle [la bohémienne] est allée faire quelque fandangue dans la maison en face, où ils l'ont appelée (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 292). b) Fandanguillo, subst. masc. La femme de Cordoue, (...) la vainc [la Custodia] en simplicité et en tragédie. Son costume seul, d'étoffes multicolores, suffirait à empêcher le charme : on ne peut plus imaginer le fandanguillo de Huelva dansé autrement que tout en noir, avec des roses écarlates sur la hanche (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p. 654). Prononc. et Orth. : [fɑ
̃dɑ
̃go]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1756 (Coste, Let. sur le voy. d'Espagne, 160 ds Quem. DDL t. 15). Mot esp. attesté dep. 1705 (d'apr. Cor. t. 4 Adiciones), d'orig. obsc. L'hyp. d'une altération à partir du port. fado (fado*), proposée par Cor. t. 2 manque de fondements; pour B. Pottier (ds Les Lang. néolatines, t. 42, pp. 22-25), le mot serait dér. de l'ar. fandura « luth à trois cordes », corresp. au gr. π
α
ν
ς
ο
υ
́
ρ
α « id. »; selon P. Aebischer (ds R. Lang. rom. t. 30, pp. 88-96), il serait originaire du Pérou et issu d'un étymon quichua. Fréq. abs. littér. : 8. |