| ![]() ![]() ![]() ![]() FAISANDÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de faisander*. II.− Emploi adj. A.− Gibier faisandé, viande faisandée. Qui a subi un commencement d'altération. Le gibier forcé avant sa mort, le gibier faisandé ont aussi une action toxique (Macaigne, Précis. hyg.,1911, p. 224). − P. ext. [Appliqué à tout aliment] Qui n'est pas frais, qui est plus ou moins avarié. Il suffirait que le homard soit un tant soit peu faisandé pour que le type crève en dégueulant (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 196).Toujours la même soupe, à base (...) de navets géants, de salades faisandées (Vialar, Pt jour,1947, p. 41). Rem. Dans ce sens, on rencontre le mot en emploi subst. masc. à valeur de neutre pris parfois métaphoriquement. Trouve qu'elle se lave trop; homme épris du faisandé (Goncourt, Journal, 1856, p. 243). B.− Au fig. 1. Qui est vieilli, altéré physiquement. Hier soir, plus âgé de quatre ou cinq ans, je me suis apparu à moi-même moins avancé (au sens de faisandé) que dans le film (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 158). 2. Qui a quelque chose de corrompu, de frelaté, de malsain moralement. a) [Appliqué à une pers.] :
Faisandés, envieux secrets, peut-être cherchent-ils une compensation à leur complaisant dégoût d'eux-mêmes dans la découverte et la délation des vices (...) des turpitudes des autres...
Arnoux, Solde,1958, p. 183. − Emploi subst. C'est pas intéressant, un brave homme!... parlez-moi d'un petit faisandé... à la bonne heure! (Gyp, Mmela Duchesse,1893, p. 266). b) [Appliqué à une chose] Cette ville de marchands [Venise], qui mêlait dans son action vivante la passion italienne à la corruption du bas-empire, le christianisme faisandé d'Orient au christianisme barbare d'Occident (Faure, Hist. art,1914, p. 426). Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 198. |