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FABULER, verbe.
A.− Emploi trans. Construire (une œuvre) sous forme de fable, de récit d'imagination. Les « Six beautés sous les arbres », c'est le titre d'un livre charmant que M. André Tudesq a rapporté du Japon, et qui aurait bien perdu à être fabulé en roman (Thibaudet, Réflex. crit.,1936, p. 156).
B.− Emploi intrans. Présenter comme réels des faits imaginés par l'esprit. Dès que le pauvre mignon est puni, c'est toujours à tort. On écoute le gosse, on ne cherche pas à savoir s'il ne fabule pas quelque peu (L'Œuvre,27 mars 1941).D'abord livré à lui-même, l'esprit fabule, construit des fables qu'il confronte ensuite avec l'expérience (Lacroix, Marxisme, existent., personn.,1949, p. 53).
Rem. 1. On rencontre chez Mounier le part. prés. employé comme adj. Semi-convaincus, semi-fabulants, ces pécheurs publics (...) n'ont généralement pas assez d'étoffe pour commettre les puissantes fautes dont ils se vantent (Traité caract., 1946, p. 700). 2. Cf. la var. fabuliser, s.v. fable.
Prononc. : [fɑbyle] ou [fa-], (je) fabule [fɑbyl] ou [fa-]. Cf. fable. Étymol. et Hist. xves. emploi abs. manger, boire et fabuler (J. Gerson, La Mendicité spirit., fo41 vo, éd. 1488 ds Gdf.); début xvies. trans. « raconter, dire (en inventant) » (Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux., I, fo107 vo, ibid.), attesté surtout au xvies. (Gdf. et Hug.), sens répertoriés ds Guérin 1892; 1946 intrans. « inventer, raconter des choses imaginaires » part. prés. adj. (Mounier, supra). Empr. au lat. fabulari « parler, causer, bavarder » et « inventer une histoire, une fable » (cf. TLL s.v.), refait sans doute au sens mod. en rapport avec fabulation*. Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. Quem. DDL t. 3.