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EXPLÉTIF, IVE, adj.
A.− GRAMM. [En parlant d'un mot (adv. de négation, pronom, prép.) ou d'une prop.] Qui est inutile au sens ou n'est pas exigé par la syntaxe, mais qui sert, surtout dans la langue écrite, à colorer la phrase généralement d'une nuance affective. « Ne » dans « plus qu'il ne faudrait » est un mot explétif (Füllwort) (Mar.Lex.1933, p. 80).« Je doute qu'il n'y retourne, » (...) « ici le « ne » est un peu plus qu'explétif et un peu moins que négatif » (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 245).
Emploi subst. D'où, philologues, expliquez-nous un peu d'où viennent, par exemple, ces bizarres ellipses, « viens-tu avec », ces explétifs, « pour une fois, sais-tu? » (Verlaine, Œuvres compl.,t. 5, Quinze jours en Holl., 1893, p. 205).
B.− P. anal. [En parlant d'une chose] Qui est vain, inutile :
Mais le moyen de l'alibi est explétif; ce sera le dernier refuge de l'innocence, nous avons mille preuves à donner avant celle-ci. Balzac, Annette,t. 4, 1824, p. 45.
Emploi subst. Mot qui est anodin, vide de sens ou dépourvu d'affectivité. Leur pathétique, elles [les jeunes filles] l'enferment dans ce que notre langage contient de plus banal, dans des explétifs, dans des chiffres affreusement précis et froidement énoncés (Colette, Fanal,1949, p. 109).
Prononc. et Orth. : [εkspletif], fém. [-i:v]. Cf. é-1. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. xives. (conionction) explettive (ds Thurot, p. 194). Empr. au b. lat.gramm.(conjunctio) expletiva formé sur le supin expletivum de explere « remplir ». Fréq. abs. littér. : 2.