| EXACERBER, verbe trans. Dans le domaine de la méd.Rendre plus aiguë une douleur physique. Exacerber le mal, la souffrance; p. ext. exacerber les nerfs, les sens. Ainsi le malade s'efforce de fuir l'idée de sa douleur pour ne pas l'exacerber (Barrès, Déracinés,1897, p. 495).− Le plus souvent à la forme pronom. : 1. Elles [les douleurs osseuses] sont exagérées par la marche, la station debout et peuvent au maximum obliger les malades à garder le lit lorsqu'elles s'exacerbent brusquement en crises atroces durant plusieurs jours.
QuilletMéd.1965, p. 479. − P. anal. Exacerber une souffrance morale, un sentiment; exacerber la jalousie de qqn : 2. Leroy voyait, grossie, démesurée par le voisinage, la verrue que l'inspecteur avait dans le sourcil gauche, qui exacerbait sa haine, on n'eût pu dire pourquoi.
Aragon, Beaux quart.,1936, p. 475. ♦ P. ext. C'était dans le tramway du Louvre à Sèvres et la détresse d'un paysage de banlieue, les quais déserts de l'avenue de Versailles exacerbaient peut-être encore l'angoissante laideur de tous ces visages (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 166). Prononc. et Orth. : [εgzasε
ʀbe] ou [e-], exacerbe [εgzasε
ʀb]. Cf. é-1. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. Av. 1380 « irriter, aigrir quelqu'un, quelque chose » (Bersuire, T. Liv., ms. Ste-Gen., fo41c ds Gdf.); 1611 s'exacerber (Gotgr.), très rare av. le xixes. Empr. au lat. exacerbare « aigrir, irriter, affecter douloureusement » à l'époque class., « aggraver » en b. latin. Fréq. abs. littér. : 13. Bbg. Darm. 1877, p. 179. |