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EXÉCRER, verbe trans.
A.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.]
1. Éprouver pour quelqu'un un sentiment d'horreur et de haine. L'humanité, qui a toujours mis entre le bien et le mal une différence infinie, qui a exécré Néron et adoré Titus (Lacordaire, conf. N.-D.,1848, p. 185):
1. Oui; va, feins d'exécrer le blanc qui fut son père, Achète, au prix de l'or, l'enfant à ses gardiens, Embarque-la sur l'heure à tout hasard, et viens M'assurer que la mer avec cette bannie Emporte tout témoin de mon ignominie. Lamart., T. Louverture,1850, IV, 2, p. 1358.
2. Éprouver une vive antipathie pour. J'exécrais tout le monde et ma tante Séraphie superlativement (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 101).Je n'avais aucune souplesse, et je me contentais d'exécrer ces gens-là, et de les éviter autant que je le pouvais (Larbaud, Journal,1935, p. 359).
Emploi pronom. réciproque. Il y avait dans cet embrassement adultère de deux êtres qui se méprisaient et s'exécraient mutuellement quelque chose de trop révoltant, même pour ces âmes dégradées (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 84).
B.− [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose]
1. Manifester du dégoût ou de l'aversion pour. Les mathématiques, tu entends, je les exècre, je les dégobille (Arnoux, Algorithme,1948, p. 249).
2. [À un degré moindre] Ne pas pouvoir supporter. Resté garçon par amour du repos et de la tranquillité, il exécrait le mouvement et le bruit (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 285):
2. Il l'essuya, la serviette rosit. Ainsi, non contente de se mettre du rouge, ce qu'il exécrait et méprisait, Solange restait assez pensionnaire pour acheter du rouge de bazar! Montherl., Lépreuses,1939, p. 1404.
Rem. On rencontre ds la docum. le dér. exécrateur, subst. masc. Celui qui exècre (quelqu'un ou quelque chose). Exécrateur victimaire du propos banal et de la rengaine (Bloy, Désesp., 1886, p. 42). Exécrateur des tyrans (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 23).
Prononc. et Orth. : [εgzekʀe], [e-] ou par emphase [-ks-], (j')exècre [εgzεkʀ ̥] ou [εksεkʀ ̥]. Cf. é-1. Ds Ac. 1798-1932. Conjug. Devant syll. muette change [e] du rad. en [ε]. Étymol. et Hist. 1. 1495 « avoir en horreur, abominer » (J. de Vignay, Mir. hist., XX, 110, édit. 1531); 2. 1822 p. hyperb. « ne pas aimer quelqu'un, avoir de l'antipathie pour » (Hugo, Lettres fiancée, p. 113 : je me déteste, je m'exècre). Empr. au lat. class. ex(s)ecrari « charger d'imprécations, vouer à l'exécration », de ex « hors de » et de sacer « consacré, saint ». Fréq. abs. littér. : 359. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 297, b) 714; xxes. : a) 1 024, b) 271.