| ![]() ![]() ![]() ![]() * Dans l'article "ESTRADE2,, subst. fém." ESTRADE2, subst. fém. A.− ARCHIT. INTÉRIEURE. Plancher surélevé dans une pièce. La chambre à coucher, où se dressait, sur une estrade couverte d'une peau de cygne, le grand lit à baldaquin (Flaub., Éduc. sent.,t. 1, 1869, p. 149). − P. anal. (Quasi-)synon. de terrasse.Oh! le charmant jardin avec ses estrades superposées (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, À vendre, 1885, p. 702). B.− Plate-forme (généralement en menuiserie) élevée dans un édifice ou en plein air, sur laquelle prennent place des personnages importants ou sur laquelle se déroule un spectacle, une cérémonie, un acte solennel de la vie sociale. L'estrade officielle; dresser une estrade, monter sur l'estrade. Il y a presque toujours, dans les salles où les comités se rassemblent (...) une estrade d'où les orateurs s'adressent à l'assemblée (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 314).Les élèves (...) écoutaient le professeur, placé sur une petite estrade (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 215).L'estrade de distribution des prix (Valéry, Variété III,1936, p. 233): Plusieurs hommes avaient des accordéons, ils se relayèrent. Une table fut transformée en estrade et les chanteurs s'y succédèrent.
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 52. − [Avec valeur de symbole] Ce goût bourgeois de présidence (...) le goût de l'« estrade », très bien pour ceux qui de naissance en ont la vénération, mais chez ceux qui le blaguent!... (Goncourt, Journal,1892, p. 291).Un homme qui prétendait droit à la parole au nom d'une organisation syndicale parisienne s'obstinait à l'estrade où son débat avec M. Blondel augmentait le tumulte de la salle. Enfin l'usurpateur de l'attention perdue par le député se mit face à l'assemblée, refit le nœud de sa cravate flottante et claironna : − Citoyens! (Hamp, Champagne,1909, p. 124). Prononc. et Orth. Cf. estrade1. Étymol. et Hist. 1664 (doc. ds J.-J. Guiffrey, Comptes des bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV, t. 1, p. 14 ds IGLF : une estrade de bois [...] pour la chambre de la Royne mère). Empr. à l'esp. estrado, d'abord « salle de réception ou de réunion » (dep. 1280, General Estoria d'apr. Cor.), puis « partie surélevée d'une salle, servant à recevoir des visites » (dep. 1ertiers xives., J. Ruiz, ibid.), du lat. class. stratum « pavage, assise, couverture de lit; lit », part. passé neutre substantivé de sternere « étendre sur le sol (en partic. une étoffe) ». STAT. − Estrade1 et 2. Fréq. abs. littér. : 523. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 378, b) 1 127; xxes. : a) 812, b) 808. DÉR. Estradier, subst. masc.[Correspond à estrade2B] Péj. Orateur de réunions politiques, volubile et sans scrupules. Déroulède était né estradier, comme disait mon père, agitateur et tribun (L. Daudet, Salons et journaux,1917, p. 245).Enragés de le voir [l'homme français] donner sa foi à de vulgaires estradiers, nous avons cru le séduire à notre tour par une familiarité qui l'a (...) déçu (Bernanos, Gde peur,1931, p. 148).Emploi adj. « M. l'abbé Gérès n'a sans doute pas le temps de lire, dit-il [Delcrous] de son ton estradier et autoritaire, il a trop de misères à visiter et à soulager » (A. Daudet, Pte paroisse,1895, p. 239).− [εstʀadje]. − 1resattest. 1877 subst. (Id., Nabab, p. 175); 1895 adj. (Id., Pte paroisse, p. 239); de estrade2, suff. -ier*. BBG. − Herb. 1961, p. 109. − Lew. 1960, p. 22, 24. |