| ESTIMATEUR, subst. masc. Personne qui estime. A.− [Avec une idée d'évaluation plus ou moins exacte] Personne qui fait ou peut faire une estimation. 1. Personne chargée de déterminer le prix, la valeur financière qui doit être attribué(e) à telle chose. (Quasi-) synon. expert, priseur.Quoique la banque ait été trompée quelquefois par ses estimateurs sur la valeur des terrains hypothéqués (About, Grèce,1854, p. 179). − P. ext., MÉTIERS. Personne chargée d'apprécier la qualité d'un travail. Je suis contrôleur de réparations de chaussures (...) Ce n'est pas un grade élevé. Je suis plutôt estimateur (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 197). 2. Au fig. Personne qui porte un jugement favorable ou défavorable quant à la valeur de telle personne, de telle chose. Et ces prétentieux et ces estimateurs voyaient de près celui que nous n'avons pas vu (Péguy, Ève,1913, p. 827): Tel sans mérite et sans talent se fait Estimateur du talent et du mérite d'autrui. Qu'a-t-on besoin de son estimation, pas plus que de son estime? Le vrai génie se suffit à lui-même, se complaît dans son vol, et ne s'informe pas s'il a ou s'il n'a pas un Estimateur de plus ou de moins.
S. Mercier, Néol.,t. 1, 1801, p. 237. B.− [Avec une valorisation affective] Rare. Personne qui accorde de l'estime (cf. ce mot B), une appréciation favorable à telle personne, telle chose. Peut-être aussi quelque honnête employé (...) témoin journalier de l'ardeur que cette jeune fille apportait au travail, estimateur de ses mœurs pures, attendait-il de l'avancement pour unir une vie obscure à une vie obscure (Balzac, Double fam.,1830, p. 227). Prononc. et Orth. : [εstimatœ:ʀ], [e-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1389 (Inv. de Guill. de Lestrange, 43 ap. Picard ds Delb. Notes). Empr. au lat. class. aestimator « celui qui évalue, appréciateur ». Fréq. abs. littér. : 3. |