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ESTACADE, subst. fém.
A.− Construction à claire-voie, faite d'un assemblage de madriers disposés sur une rivière, un canal ou à l'entrée d'un port dans un but de protection. Construire une estacade; estacade de renfort, d'arrêt. (Quasi-)synon. brise-lames, jetée, digue.On apercevait, au fond d'un golfe, une estacade, le petit port d'un petit village (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 137):
L'estacade pourtant résistait. À chaque lame qui la couvrait d'écume, les charpentes noires, enduites de goudron, reparaissaient sous l'eau blanche. Zola, Joie de vivre,1884, p. 985.
Spéc., MAR. MILIT. Barrière flottante établie à l'entrée d'un port pour le protéger (des navires ennemis). Les Turcs avaient construit deux forts au point de bifurcation, l'un sur la rive droite, l'autre sur la rive gauche [du Don devant Azof], reliés entre eux par une estacade et une chaîne (Mérimée, Hist. règne Pierre le Grandds Journal des Savants, 1864-68, p. 675).
B.− P. ext. Jetée à claire-voie. (Quasi-)synon. appontement, débarcadère, wharf.Mais il n'y avait pas une embarcation sur la grève, pas un canot à l'estacade qui servait d'embarcadère (Verne, M. Strogoff,t. 2, 1876, p. 116).Lorsqu'on établit le port dans une rivière, l'accostage des bâtiments s'effectue le long d'estacades ou de quais longitudinaux (Bourde, Trav. publ.,t. 2, 1929, p. 266).
C.− P. anal., CH. DE FER
1. Plate-forme en charpente destinée à faciliter le chargement du charbon. Des wagons à portes de fond [sont amenés] (...) sur voies ferrées au-dessus de trémies débordant sur estacades à l'aplomb des chalands à remplir (Haton de la Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 254).
2. Pont de chemin de fer construit sur pilotis de bois. Au-dessus d'un ruban d'étain sale, humilié au fond de sa fosse, les estacades géantes, les échafaudages d'où les wagons basculent, pareils aux ponts long jambés des Rocheuses (Gracq, Beau tén.,1945, p. 104).
Prononc. et Orth. : [εstakad]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1566 enstacatte « enceinte, champ clos » (Chaumeau, Hist. de Berry, 239 d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 141); apr. 1578 estaquade (Brantôme, Discours sur les duels, VI, 252 ds Hug.); 2. 1585 estacada, estacade « digue servant à fermer le passage d'un chenal » (Granvelle, Corresp., t. 12, p. 69 ds Herb., p. 77), attest. isolée; 1671 estacade (Pomey). Empr. : − soit, avec infl. des représentants de l'a. b. frq. stakka (a. fr. estache, ca 1100, Roland, estaque « pieu, poteau », v. FEW t. 17, pp. 195b-196a), à l'ital.steccata « enceinte, palissade » (à l'orig. du fr. stec(c)ade, fin xvieet début xviies.) attesté dep. le xvies. (Baldini d'apr. DEI), forme fém. de steccato « id. », dér. de stecca « bâton, pieu », du got. *stikka« id. » (v. FEW t. 17, p. 231); − soit à l'esp. estacada (dep. 1492, Nebrija d'apr. Cor.), dér. de estaca « pieu », du got. *stakka; les formes supra 1566 et 1585 sont respectivement empr. à l'ital. et à l'espagnol. Fréq. abs. littér. : 35. Bbg. Archit. 1972, p. 176. − Hope 1971, p. 192. − Wexler 1955, p. 88, 127.