| ESPALMER, verbe trans. MAR., vx. Nettoyer la carène d'un navire et l'enduire d'un mélange de suif et de goudron pour le calfater. On trouve des amas inépuisables de bitume marin tout formé, à l'embouchure de l'Orénoque, (...) ils y sont connus sous le nom de fontaines de goudron. (...) Les marins s'en servent pour espalmer leurs vaisseaux (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 213).− P. ext. Nettoyer soigneusement certaines pièces avant de les peindre. Espalmer une pompe, des roues d'affût, etc., avant de les peindre ou de les suiver (Ac.1835, 1878). Rem. On rencontre ds la docum. le dér. espalmage, subst. masc. Action d'espalmer, résultat de cette action. On prélève ce qu'a coûté l'espalmage et l'entretien (Crèvecœur, Voyage, t. 3, 1801, p. 229). Absent des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. Prononc. et Orth. : [εspalme]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1462 (Arch. Nord, B 17692 ds IGLF : Il commist et ordonna le dit Mathelin Taget [...] pour espalmer et balier sieu [suif] es dictes galees). Empr., plutôt qu'à l'a. prov. espalmar (FEW t. 7, 513, n. 23) qui n'est attesté qu'une seule fois (1220-31, Daudes de Prades, Roman sur les quatre vertus cardinales, éd. A. Stickney, Florence, 1879, 524), à l'ital. spalmare « enduire de suif [un bateau] », attesté dep. le xives. (Pétrarque ds Tomm.-Bell.; cf. lat. médiév. palmicare, palmisare « id. », 1255, et palmare « id. », 1379, à Venise ds Jal) qui comme le prov. et le cat. espalmar (dep. début xives. ds Alc.-Moll, d'où l'esp. espalmar), est dér. de palma « paume de la main ». Fréq. abs. littér. : 1. DÉR. Espalme, subst. masc.,vx. ,,Suif mêlé de goudron dont on enduit la carène des bateaux`` (Ac. 1932). (Quasi-)synon. corroi (cf. Will. 1831, Bouillet 1859, Gruss 1952).− [εspalm̥]. Ds Ac. 1932. − 1resattest. 1771 spalme (Trév.), 1773 espalme (Jaubert, Dict. des arts et mét. d'apr. DG); déverbal de espalmer. BBG. − Hope 1971, p. 149, 191. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 409. − Vidos 1939, pp. 370-372. |