| ESPAGNOLETTE, subst. fém. A.− Vieilli 1. AMEUBL. Ornement de bronze représentant un torse féminin, entourant les angles de certains meubles, en particulier les tables de Cressent au xviiiesiècle (cf. Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 86). 2. TEXT. Fine ratine fabriquée à l'origine en Espagne puis imitée avec succès en France. Une camisole d'espagnolette (Ac.1798-1878). B.− Cour. Système de fermeture de châssis (fenêtre, volet, porte) composé d'une tige de fer munie d'une poignée et dont les extrémités à crochets viennent s'emboîter dans des gâches; p. méton. la poignée de ce système. Grincement d'espagnolette; tourner l'espagnolette; miroir, objet pendu à l'espagnolette. Un petit bruit sec se fit entendre; l'espagnolette de la fenêtre cédait (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 215). ♦ Fermer (deux châssis) à l'espagnolette. Les laisser entrouverts en ne les maintenant que par la poignée : Je tirai le volet à moi. On l'avait simplement fermé, sans l'attacher, de l'intérieur, à l'espagnolette. Un oubli. Le volet vint, sans bruit, et je sautai dans la pièce qui était sombre.
Bosco, Mas Théot.,1945, p. 76. Rem. L'espagnolette est parfois confondue avec la crémone. Il s'agit en réalité de deux systèmes différents. Prononc. et Orth. : [εspaɳ
ɔlεt]. Ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1693 « sorte de ratine fine » (Mém. de la généralité de Paris, p. 802 ds Höfler, p. 86); 2. 1731 « ferrure à poignée tournante servant à fermer les fenêtres » (Mmede Simiane ds DG). Dér. de espagnol*, -ole, sans doute en raison de leur pays d'orig.; suff. -ette*. Attesté dès 1584 (F. d'Amboise ds Hug.) pour désigner une danse. Fréq. abs. littér. : 49. |