| ERRONÉ, ÉE, adj. A.− [En parlant d'une option intellectuelle, morale] Qui est mal fondé, entaché d'erreur. Opinion, proposition erronée; avis, jugement erroné. Une rumeur qui, à trois lieues d'Angoulême, doit être très erronée (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 547).Quand donc perdra-t-on enfin cette opinion erronée touchant le fanatisme des Musulmans (Du Camp, Nil,1854, p. 207): ... le mal − celui qu'on supporte et celui qu'on commet, car entre eux il y a une secrète ligature − apparaît comme une erreur monstrueuse, la clef de toutes les injustices. Vision erronée, qui nie la vie et conduit au désespoir.
Daniel-Rops, Mort,1934, p. 378. B.− [En parlant d'une chose mesurable, vérifiable] Qui est inexact, qui contient une ou plusieurs erreurs. Calcul, opération erronée. Sa citation de Diodore est erronée (Quinet, All. Ital.,1836, p. 125).Mais des calculs peuvent être erronés qui se fondent sur une base aussi fragile que la fantaisie d'une femme (Benoit, L'Atlant.,1919, p. 134). Rem. On rencontre ds la docum. erronément, adv. D'une manière erronée. Supposons que la firme anticipe erronément une baisse de la demande qui s'adresse à elle et diminue son débit et ses achats de services dans le territoire (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 180). Prononc. et Orth. : [ε
rr
ɔne]. [rr] double ds Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Littré, DG, Passy 1914. [ʀ] ou [rr] ds Barbeau-Rodhe 1930 et Warn. 1968. [ʀ] ds Pt Rob. et Lar. Lang. fr. Cf. errer. Admis ds Ac. 1694-1932. Ds Ac. 1694 et 1718 uniquement au féminin. Étymol. et Hist. Ca 1375 (Raoul de Presles, Cité de Dieu, VII, 16 [éd. 1531] ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 139 : opinion erronee); 1389 (J. Le Petit, L. du champ d'or, p. 21, ibid. : conclusions ... erronees). Empr. au lat. class. erroneus « errant, vagabond », lat. chrét. « qui est dans l'erreur, faux ». Fréq. abs. littér. : 190. Bbg. Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois, 1905, t. 36, p. 412 (s.v. erronément). |