| ENVIABLE, adj. A.− Qui suscite ou mérite l'envie, le désir; désirable. Un destin, un poste enviable; un privilège très enviable. « Mon existence, du reste, à l'île d'Elbe, était encore assez enviable, assez douce;... » (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 483).La charge de messager apparut comme vraiment très enviable et lucrative (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 76): ... il avait une merveilleuse facilité à être heureux et ne croyait pas qu'il eût un sort plus enviable que le sien; ...
Aymé, La Jument verte,1933, p. 41. − Expr. Une situation peu enviable. Pas brillante du tout. Passepartout reprit son sang-froid et étudia la situation. Elle était peu enviable (Verne, Tour monde,1873, p. 124). B.− [Le subst. désigne une pers.] Que l'on admire, qui est digne d'envie, à la place de qui l'on voudrait être. Elles sont enviables, se dit-il, ces âmes qui peuvent s'abstraire ainsi dans l'oraison (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 128).Comme nous parlions d'Alain-Fournier, il murmura d'un air ému : « Il y a des êtres enviables » (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 323). − En partic. [Le subst. désigne une femme] Que l'on désire. Vous n'êtes pas encore respectable, chère belle! − Mais toujours enviable, et désirée (Flaub., Corresp.,1876, p. 301). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃vjabl̥]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. Fin xives. « digne d'envie » (E. Deschamps, Poésies, éd. Queux de St Hilaire, t. 1, p. 173, 3), rare av. le xixes. Dér. de envier*; suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 126. |