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ENQUÉRIR, verbe trans.
A.− Vx, emploi trans. Interroger quelqu'un sur quelque chose. Ceci est un conseil que je vous demande et un fait à enquérir (Flaub., Corresp.,1861, p. 459):
1. On chargea un comité d'enquérir dans la conduite de Sa Majesté Britannique, et, sur le rapport qui en fut fait, la Chambre Basse nomma une haute cour de justice (...) pour juger Charles Stuart, roi d'Angleterre... Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 2, 1797, p. 186.
− Emploi abs., proverbe. Trop enquérir n'est pas bon (Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.).
− DR., emploi part. passé, vieilli. [En parlant du témoin] Interrogé. Ce témoin enquis s'il avait vu... a répondu... Cette femme enquise de son âge, de ses qualités, etc. a répondu que... (Ac. 1798-1878).
Rem. On relève ds Ac. 1798-1878 l'emploi adj. vieilli et fam. du part. prés. enquérant, ante. « Qui s'enquiert avec trop de curiosité » : vous êtes trop enquérant.
B.− Usuel, emploi pronom. subjectif
1. S'enquérir de qqc.Chercher à savoir quelque chose, à obtenir un renseignement sur quelque chose qui intéresse, en examinant, en interrogeant. S'enquérir du nom, des nouvelles de qqn. On s'enquit d'un navire en partance pour l'île [la Corse] (Mérimée, Colomba,1840, p. 7).J'aurais essayé de m'enquérir de quoi il était capable, de son âge, de ses possibilités financières (Sartre, Existent.,1946, p. 140):
2. La brouille étant passée, ils reconnurent qu'une base manquait à leurs études : l'économie politique. Ils s'enquirent de l'offre et de la demande, du capital et du loyer, de l'importation, de la prohibition. Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 2, 1880, p. 49.
SYNT. S'enquérir des besoins, de la santé de qqn, de la cause d'un événement, du prix d'un article, d'un appartement.
− S'enquérir de qqc. auprès de qqn.Cf. Montherl., Pitié femmes, 1936, p. 1085.S'enquérir à qqn de qqc. (rare).Notre curiosité (...) s'enquiert aux voyageurs de ces grandes contrées du monde (Sainte-Beuve, Prem. lundis,t. 1, 1869, p. 6).
− S'enquérir + prop. interr. indir.Dominique s'enquit minutieusement si des instruments de labour d'un emploi nouveau avaient produit les résultats qu'il en attendait (Fromentin, Dominique,1863, p. 278).Les invités s'empressaient autour de moi pour s'enquérir où j'avais pu trouver ces merveilles (Proust, Guermantes 2,1921, p. 546).
2. S'enquérir de qqn.Chercher à obtenir des nouvelles ou le concours d'une personne. Comme nous voulions arriver de bonne heure à Brest, nous nous enquîmes d'un guide (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 329):
3. ... vous avez quelque raison (...) pour vous enquérir de lui aujourd'hui. Ce que j'en puis dire pour ma part, c'est que c'était un honnête gentilhomme, plein de bonté et de charité... Musset, La Confession d'un enfant du siècle,1836, p. 229.
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃keʀi:ʀ], (je m')enquiers [ɑ ̃kjε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Cf. acquérir, conquérir, quérir. Étymol. et Hist. Ca 1050 enquert ind. prés. 3 « demander » (Alexis, éd. Chr. Storey, 324); 1335 enquerir (Cart. de Ph. d'Alenç., p. 183, A. S.-Inf.); n'est guère plus employé que comme pronom. 1474 s'enquérir « s'informer » (G. Chastellain, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 273). Enquerre du lat. vulg. *inquaerere, class. inquirere « rechercher »; enquérir réfection du précédent d'apr. quérir*. Fréq. abs. littér. Enquérir : 328. Enquis : 53. Fréq. rel. littér. Enquérir : xixes. : a) 457, b) 388; xxes. : a) 515, b) 484. Enquis : xixes. : a) 79, b) 63; xxes. : a) 63, b) 85. Bbg. Lüdi (G.). Konfrontative Semanalyse und Übersetzungsvergleich. Beitr. rom. Philol. 1975, t. 14, pp. 169-196.