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ENJEU, subst. masc.
A.− Ce que l'on risque dans un jeu et qui doit, à la fin de la partie, revenir au gagnant. Singularité à laquelle je n'accorderai jamais assez d'attention... Une table de poker : la mise d'un joueur ayant été retirée, la somme des enjeux demeure la même (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 54):
1. ... ils ont trente buchettes ayant chacune des marques différentes comme nos dés; ils en cachent sept, chacun joue à son tour, et celui qui approche le plus du nombre tracé sur les sept buchettes, gagne l'enjeu convenu, qui est ordinairement un morceau de fer ou une hache. Voyage de La Pérouse,t. 2, 1797, p. 208.
♦ Retirer son enjeu. Reprendre la mise que l'on a engagée lorsqu'on quitte la partie. Cinq. Au diable soit le jeu! Je te donne le quart et retire l'enjeu (Dumas père, Christine,1830, IV, 6, p. 268).
B.− P. ext. Ce que l'on peut gagner ou perdre dans n'importe quelle entreprise. L'enjeu de la guerre; être l'enjeu de, avoir pour enjeu :
2. Adolescent, ce qu'il advenait de la France, que ce fût le sujet de l'Histoire ou l'enjeu de la vie publique, m'intéressait par-dessus tout. De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 2.
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃ ʒø]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1380 engieu (J. Lefevre, Trad. la Vieille, 62 ds T.-L.). Dér. de jeu*; préf. en-*. Fréq. abs. littér. : 218. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 189, b) 246; xxes. : a) 219, b) 502. Bbg. Rog. 1965, p. 92.