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ENDIMANCHÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de endimancher*.
II.− Adjectif
A.− [Correspond à endimancher A]
1. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.] Qui a revêtu ses habits du dimanche. Foule endimanchée. Des bourgeois endimanchés, traînant au bras leurs bourgeoises en toilette (Du Camp, Hollande,1859, p. 49).Les hommes endimanchés, les femmes dans leurs plus beaux atours (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 261):
1. Je sais maintenant pourquoi il [Dufferein-Chautel] a l'air serin! C'est qu'il porte ses vêtements un peu comme des « habits de fête », avec une gaucherie indélébile et sympathique, en beau paysan endimanché... Colette, La Vagabonde,1910, p. 145.
2. On dit de l'ouvrier endimanché « qu'il ne sait que faire de ses mains », raillerie cruelle, puisqu'il ne doit le pain de chaque jour qu'au travail de ces servantes. Bernanos, Nouvelle Histoire de Mouchette,1937, p. 1342.
− Emploi subst. Voir les endimanchés noirs passer sur le quai (Larbaud, Barnabooth,1913, p. 193).
2. Au fig. [En parlant de l'attitude intérieure ou extérieure d'une pers.]
a) Qui est gauche, maladroit, comme pris dans des habits trop apprêtés, parce que trop peu portés. Synon. dépaysé, emprunté.Avec son air endimanché il fait un assez drôle d'effet (Proust, Guermantes 2,1921, p. 500):
3. ... encombrée d'une joie inutile, ils errèrent sans but. La semaine entière, ils s'étaient préparés à une gaieté extraordinaire. Maintenant ne sachant à quoi l'employer, leurs cœurs s'en trouvaient comme endimanchés et à la gêne. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 220.
b) Péj. Qui manque de naturel, de simplicité. Synon. maniéré, prétentieux.Une bêtise contente d'elle-même, une bêtise coquette, maniérée, qui se travaille et fait des grâces, que vous dire? une bêtise endimanchée (Goncourt, Ch. Demailly,1876, p. 298).Ce ton endimanché que vous avez cru devoir adopter (Aymé, Passemur.,1943, p. 145).
− Emploi subst. à valeur de neutre. Un tableau achevé (...) mélange de naturel et d'endimanché (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 13, 1851-62, p. 351).
B.− [Correspond à endimancher B]
1. [En parlant d'un vêtement] Qui est particulièrement soigné et que l'on porte le dimanche ou dans les grandes occasions. Ce costume endimanché, ces chapeaux bariolés de rubans de mille couleurs, − on eût dit une noce (Balzac, Œuvres div.,t. 2, 1830-35, p. 267).Vieux paysans des paroisses avoisinantes; habits endimanchés, mines solennelles (Vogüé, Morts,1899, p. 92).
2. [En parlant d'un lieu] Qui est paré comme pour une fête. Paris ensoleillé, endimanché, paraissait en fête (Zola, Débâcle,1892, p. 632).Dans la cour endimanchée, les types ont leurs têtes des jours de sortie (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 244).
Fréq. abs. littér. : 197. Bbg. Duch. Beauté 1960, pp. 98-99. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 45.