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ENDIABLÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de endiabler*, rare.
II.− Adjectif
A.− Vieilli
1. [En parlant d'une pers.] Qui est (comme) possédé du diable. Tu es déjà assez raisonnablement endiablé! Et je ne trouve rien de plus ridicule au monde qu'un diable qui se désespère (Nerval, Faust,1840, 2epart., p. 139).Cet endiablé Florentin décrit, dans son « Enfer », un tas de choses qu'il n'a pas vues. Ce supplice des pieds rouges... Allons donc, qu'en sait-il? (Renan, Drames philos., Eau jouvence, 1881, p. 463).Une femme qu'il tenait pour endiablée sorcière (France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 414).
2. [En parlant d'une chose] Qui est (comme) soumis à l'action d'un sortilège diabolique. On nous a jeté un sort, c'est bien sûr, et nous ne sortirons d'ici qu'au grand jour. Il faut que cet endroit soit endiablé (Sand, Mare au diable,1846, p. 100).
B.− Usuel. [Le plus souvent en bonne part] Qui tient du diable, notamment par son activité exceptionnelle, par son ardeur, son impétuosité ou sa vivacité (cf. diable1I C 3 c).
1. [En parlant d'un hum., de ses attributs, plus rarement d'un animal] Un esprit endiablé; une énergie, une verve endiablée. Le temps n'a rien arraché de son abondante crinière d'où s'exhale en fauves parfums toute la vitalité endiablée du Midi français (Baudel., Poèmes en prose,1867, p. 183).Il en est d'autres qui font (...) une vie de pendu, qui se démènent furieusement. Le plus endiablé de tous fut un prêtre, qu'on justicia l'an passé (France, Opinions J. Coignard,1893, p. 244).Les oiseaux, s'ils ont été quelque peu chassés, deviennent endiablés (Vidron, Chasse,1945, p. 17).
En partic. [En parlant des chasseurs alpins appelés autrefois diables bleus; cf. diable1II A 4] Des chasseurs à pied aussi rapides, aussi endiablés que ceux de naguère (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 489).
Emploi subst. C'est un véritable endiablé, une endiablée (Ac.).
Un(e) endiablé(e) de + subst. désignant une pers.On s'amusa tellement, que cette endiablée de Mariette ne se possédait plus (Pourrat, Gaspard,1930, p. 97).
2. [En parlant d'une action, d'un mouvement et partic. du rythme d'une œuvre musicale] Un rythme endiablé; une danse, une ronde endiablée. Avec une parole endiablée, pleine de trouvailles de mots et de bonheurs d'épithètes, elle [Mmede Pahauën] répète les cancans (...) tous les invraisemblables détails qu'elle a ramassés à Versailles (Céard, Soir. Médan,Saignée, 1880, p. 218).Daria s'assit devant l'instrument. Elle en tira quelques mesures de cette musique passionnée, endiablée, avec la « furia » que savent y mettre les filles de la steppe (Vogüé, Morts,1899, p. 408).Lors des numéros de voltige « djiguite » une troupe d'écuyers fait une ronde endiablée (Hist. spect.,1965, p. 1524):
... il [Liszt] improvisa une csardas endiablée de son pays, fermant les yeux, laissant courir ses doigts, plaquant les accords, changeant de rythmes, déroutant, contrariant la brillante société des snobs de Paris. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 397.
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃djɑble]. [ɑ] post. sur diable. DG, Dub. transcrivent cependant [a] ant. qui est la tendance normale en syll. inaccentuée. L'adj. est admis ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. : 58.