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* Dans l'article "ENDETTER,, verbe trans."
ENDETTER, verbe trans.
A.− Emploi trans. [L'obj. désigne une pers. ou une collectivité] Charger d'une dette, de dettes. (Quasi-) synon. obérer.
1. [Sans compl. circ.] En gouvernant la maison, elle (...) put employer à ses mises [à la loterie] l'argent destiné au ménage qu'elle endetta progressivement (Balzac, Rabouill.,1842, p. 264).
2. S'endetter de + compl. circ. marquant le montant ou la nature de la dette.Vous avez endetté votre sœur et votre beau-frère de dix à douze mille francs (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 649).
P. métaph. Imposer à quelqu'un un devoir moral, lui faire contracter une obligation envers quelqu'un (cf. dette de cœur, d'amitié, de reconnaissance).[Le bien] nous endette envers elle [la classe moyenne] d'une véritable reconnaissance (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 278).Avec un dévouement qui m'endette de cœur comme avec vous et avec MmeDelannoi (Balzac, Corresp.,1843, p. 587).
B.− Emploi pronom. réfl., cour. Contracter une dette, faire des dettes.
1. Emploi abs. Fait prisonnier (...) il s'était beaucoup endetté pour fournir les seize mille écus d'or de sa rançon (France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 403).S'endetter, il n'y pensa même pas : la dette est comme une mauvaise graine, elle se resème toute seule... (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 156):
Comme il s'était endetté, sa situation finit par devenir difficile. Le vétérinaire lui consentit des avances d'argent à plusieurs reprises et, « pour éclaircir les affaires », lui racheta à bas prix la maison paternelle et les champs. Aymé, La Jument verte,1933, p. 35.
P. plaisant. [P. réf. à la loc. proverbiale Qui paie ses dettes s'enrichit] Allons, allons, ça va bien! Les impôts, les dépenses et le déficit, tout augmente d'année en année. Nous prospérons : − Plus on s'endette, plus on s'enrichit! C'est clair (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 101).
2. S'endetter de + compl. circ. marquant le montant de la dette.Sa femme avait fait de fausses spéculations et (...) s'était endettée de vingt mille francs (Delécluze, Journal,1825, p. 184).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃dεte], (j')endette [ɑ ̃dεt]. Enq. : /ãdet/ (il s')endette. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1180-90 (Alexandre de Paris, Roman d'Alexandre, IV, § 49, 913, éd. Elliott Monographs, t. 2, p. 341 : Car s'il est endetés n'avra dont il le pait). Dér. de dette*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 38.
DÉR.
Endettement, subst. masc.Fait de s'endetter ou d'être endetté. Spéc. Endettement (public). ,,Total de tous les emprunts contractés par l'État, les collectivités publiques, les entreprises nationalisées`` (Cath. 1972). Lorsque les opérations d'endettement l'emportent sur les remboursements et que le déficit de la loi de finances n'est pas une simple apparence (Univ. écon. et soc.,1960, p. 5009).Le mot semble inus. au sens gén. (,,peu usité`` d'apr. Pt Lar. 1906 et Lar. 20e). L'emploi spéc. est signalé ds les dict. dep. Littré, repris par Guérin 1892. [ɑ ̃dεtmɑ ̃]. 1reattest. 1611 endebtement (Cotgr.); de endetter, suff. -(e)ment1*.