| ENCRIER, subst. masc. A.− Petit récipient contenant de l'encre et dans lequel on trempe la plume. Encrier d'argent, de corne, de porcelaine, de verre; encrier portatif. Ses yeux allèrent de l'encrier ouvert à la plume encore humide, laissée au pied du candélabre (Zola, Curée,1872, p. 571).Meaulnes écrivait, trempant sa plume au fond d'un encrier de faïence démodé, en forme de cœur (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 248): 1. Ce qui m'a le plus frappé, − et c'est une belle chose, − ce sont les encriers siphoïdes du Conseil municipal : on les voit, ces grands jours-là. Ils sont monumentaux, sérieux, graves, recueillis, carrés, opulents et imposants; ils ont quelque chose des pyramides et quelque chose du ventre de M. Prudhomme...
Goncourt, Journal,1858, p. 466. − P. méton. Petite lettre affectueuse de Hygie, qui a pris l'encrier en aversion et ne sait plus raconter un détail (Amiel, Journal,1866, p. 275): 2. ... veillez un peu aux scandales qui se trouvent au fond de votre encrier; si vous savez quelque malignité qu'il ne soit pas bon d'imprimer, n'en dites rien à votre plume.
Champfleury, Les Aventures de MlleMariette,1853, p. 68. B.− IMPR. Réservoir approvisionnant les rouleaux d'une machine à imprimer (presse, rotative). Le cylindre de l'encrier est à mouvement de rotation continu afin de donner une régularité parfaite au débit de l'encre (Chelet, Lithogr.,1933, p. 188). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃kʀije]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1380 (Inventaire de Charles V, Laborde, Emaux, p. 261 ds Gdf. Compl.). Dér. de encre*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 260. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 179, b) 563; xxes. : a) 487, b) 357. |