| ENCOMBRE, subst. masc.,SANS ENCOMBRE, loc. adv. I.− Subst. masc. Obstacle, embarras, difficulté d'ordre matériel ou moral. Nous marchâmes (...) à travers les encombres de toutes sortes qui rendent si difficile la descente du Pain-de-Sucre (Fabre, J. Savignac,1863, p. 206): Esprits maudits, infernales ombres
Qui vous cachez ici soir et matin,
Je vous commande au nom de Séverin
D'en déloger sans nous donner encombre.
Camus, Les Esprits,1953, II, 2, p. 478. − [Avec un adv. de quantité] La réunion s'acheva sans trop d'encombre (Gide, Prométhée,1899, p. 327). II.− Loc. adv. Sans encombre. Sans obstacle, sans accident, sans difficulté matérielle ou morale. Passer sans encombre; traverser un lieu sans encombre; se passer sans encombre. Tout se fit aisément, sans encombre, sans obstacle (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 169).Il posa sans encombre quelques affiches dans les rues peu fréquentées (France, Île ping.,1908, p. 269). − [Avec un adj.] Je suis arrivé ici hier au soir, sans autre encombre que d'avoir perdu mes clefs (Mérimée, Lettres à une inconnue,t. 2, 1870, p. 70).De belles successions se préparaient encore des deux côtés sans encombre probable (Gobineau, Pléiades,1874, p. 162). Rem. Les dict. gén. indiquent que seule la loc. adv. est usitée et que l'emploi subst. est vx et class. Celui-ci apparaît néanmoins chez qq. aut. du xixes. et même du xxesiècle. Prononc. et Orth. : [ɑ
̃kɔ
̃:bʀ
̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « malheur » (B. de Ste-Maure, Troie, 13385 ds T.-L.); 1512 « gêne » (Lemaire de Belges, Epistre du roy a Hector de Troye, III, 82 ds Hug.); 2. av. 1544 [éd. 1731] loc. adv. sans encombre (J. Marot, V, 140 ds Littré). Déverbal de encombrer*. Fréq. abs. littér. : 138. |