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EN(-)SOI,(EN SOI, EN-SOI) subst. masc.
PHILOS. Nature propre et véritable d'une réalité qui existe absolument, indépendamment de la connaissance que nous en avons.
− Spécialement
♦ [Chez les scolastiques] Ce qui caractérise la substance dont la qualité est d'exister en elle-même. Pour les philosophes antérieurs à Kant, principalement chez les scolastiques, l'être en soi, c'est la substance (en latin « ens in se » ou « ens per se ») (Mantoy1971).
♦ [Chez Kant] Ce qui existe absolument, indépendamment de la pensée qui l'appréhende. Synon. noumène*; anton. pour nous*, phénomène*.L'expérience cherchait avec la raison philosophique l'en soi des choses (Proudhonds Lar. 19e-Lar. Lang. fr.).
♦ [Chez Sartre et les existentialistes] Réalité de l'être qui est, mais demeure opaque aux autres et à lui-même. Anton. pour soi.Il est impossible de dire de l'en-soi qu'il est soi. Il est, tout simplement (Sartre, Être et Néant,1943, p. 148).
Prononc. : [ɑ ̃swa]. Étymol. et Hist. Av. 1865 (Proudhon ds Lar. 19e, supra). Subst. masc. composé de en* et de soi* prob. calque de la loc. all. an sich, désignant ce qu'est une chose indépendamment de la connaissance humaine telle qu'elle est constituée par les sensations et la raison (cf. Kant, Kritik der reinen Vernunft, B. 381 ds J. Ritter, Hist. Wörterb. der Philos.). Le subst. correspondant all. est das Ansichsein.