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EMPLOI, subst. masc.
A.− [En parlant d'une chose]
1. Emploi + compl. introd. par de, précisant l'objet employé, + éventuellement compl. second. introd. par comme, dans, pour, indiquant l'attrib., le domaine, le but de l'emploi.Action ou manière d'employer quelque chose; usage, utilisation (d'un objet, d'un outil, d'un moyen matériel); p. ext., destination, fonction d'une chose. Il (...) nous enseigna doctement l'emploi du tripoli pour le polissage des cuivres (France, Bonnard,1881, p. 396).On vante beaucoup dans l'agriculture moderne l'emploi du blé de printemps (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 193):
1. ... l'État (...) n'admettait qu'à de rares intervalles l'emploi combiné du fer et de la pierre, repoussait résolument le métal appliqué seul comme matière primordiale des édifices. Huysmans, L'Art mod.,1883, p. 237.
SYNT. Emploi du bois, de briques, de pierres, de matériaux; emploi d'engrais; emploi de médicaments; emploi de l'électricité, du gaz (pour la cuisine); emploi de machines, de moyens (électroniques, mécaniques); comporter, exiger, nécessiter, déconseiller, développer l'emploi de (qqc); faire emploi de (qqc.).
Avoir l'emploi de (qqc.). Avoir l'occasion de se servir de quelque chose. Je dors si peu. Et je ne veux pas encore recourir aux drogues, je n'en aurai que trop l'emploi, avant peu (Martin du G., Thib., Épil.,1940, p. 914).
[En composé avec non] Absence d'emploi. La stratégie de dissuasion (...) se cantonne tout entière dans le non-emploi des armes grâce à l'exploitation judicieuse de l'existence des armes (Beaufre, Dissuasion et strat.,1964, p. 200).
Emploi abs. Emploi commode, facile; trouver son emploi (dans qqc.). La salle a changé d'emploi : elle est devenue lingerie (Martin du G., Devenir,1909, p. 188).Le plâtre ne répond qu'à un emploi : il forme seulement plafond (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 143).Compléter immédiatement l'état-major et l'équipage du bâtiment en vue de son emploi comme transport de troupes (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 526).Cf. bric-à-brac ex. 2.
Loc. déterminant un subst. (avec valeur d'épithète ou d'attribut).
Emploi + adj., introd. par de.Être d'un emploi courant, rare. Une très grande salle flanquée de deux autres pièces d'un emploi difficile (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 88).
Sans emploi. Inutile, inutilisé. Les armoires où dorment, sans emploi, nos layettes d'enfant (Rodenbach, Règne silence,1891, p. 132).Joigneau a toujours, dans sa sacoche, quelque imprimé sans emploi qui lui permet de s'introduire quand bon lui semble chez n'importe qui (Martin du G., Vieille Fr.,1933, p. 1034).
Double emploi. Répétition inutile. Faire double emploi. Le dessin ne fait pas double emploi avec la photographie, il la complète en donnant l'interprétation du savant qui publie (L'Hist. et ses méth.,1961, p. 268).
Mode d'emploi. Manière d'employer quelque chose. La machine n'est mauvaise que dans son mode d'emploi actuel (Camus, Homme rév.,1951, p. 364).P. méton. Notice expliquant la façon de se servir de quelque chose. J'ai toujours lu avec passion (...) les prospectus intitulés « mode d'emploi » que je trouvais enroulés autour des boîtes de pilules et des flacons de sirop (Romains, Knock,1923, I, p. 5).
2. P. anal.
a) [En parlant d'un animal domestique] Usage qu'on fait d'un animal; rôle qu'on lui assigne. L'emploi des ânes annonce un pays de montagnes (Michelet, Journal,1834, p. 134).Un système d'agriculture fondé sur la charrue, dans lequel le bœuf a son emploi comme animal de trait (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 18).
b) [En parlant d'une partie du corps hum., d'un organe] Fait de se servir de celui-ci; fonction qu'il assume. Son cœur, emporté vers cette inconnue, oubliait son emploi naturel et le laissait tout pâle faute de sang renouvelé (Barrès, Cahiers,t. 4, 1904-1906, p. 234):
2. ... quantité de faits connus prouvent que l'emploi soutenu d'un organe concourt à son développement, le fortifie et l'agrandit même; tandis qu'un défaut d'emploi, devenu habituel à l'égard d'un organe, nuit à ses développemens, le détériore... Lamarck, Philos. zool.,t. 1, 1809, p. V.
c) Fait d'employer une pers. ou une catégorie de pers. Emploi de + compl. indiquant la pers. employée.Les magistrats qui ont le droit de requérir l'emploi de la troupe n'osent pas se servir de leur pouvoir jusqu'au bout (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 94).Il [le général] prépare le plan d'emploi de l'armée de l'intérieur en fonction des possibilités (...) d'action (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 478):
3. ... nous multiplierons nos valeurs par un habile emploi d'amis, de protégés, d'affranchis exercés et fortifiés par notre aide. Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 209.
Spéc., ÉCON. Emploi de la main-d'œuvre. Fait d'employer les personnes actives de la population à des activités économiques. P. ell. Agence Nationale pour l'emploi (A.N.P.E.). La technique et le développement gigantesque du machinisme ne risquent-ils pas, dans certains cas, de provoquer une diminution d'emploi de la main-d'œuvre? (Lesourd, Gérard, Hist. écon.,1966, p. 329).
3. En partic.
a) [En parlant d'une somme d'argent, de valeurs] Affectation d'une somme d'argent à une destination particulière et jugée profitable; achat d'un bien avec des capitaux disponibles (cf. remploi).Le mari n'est point garant du défaut d'emploi ou de remploi du prix de l'immeuble que la femme séparée a aliéné (Code civil,1804, art. 1450, p. 266).Avec (...) les économies de sa femme (...) et l'emploi de son capital, il se trouva posséder (...) autant de revenu que lorsqu'il avoit sa place (Balzac, Annette,t. 1, 1824, p. 45):
4. En répartissant ainsi sa fortune entre des emplois divers et qui ne se commandent pas les uns les autres, l'individu n'est plus asservi à une entreprise déterminée, à une propriété déterminée. Jaurès, Ét. socialistes,1901, p. 255.
SYNT. Emploi de fonds, des impôts, d'un revenu; emploi avantageux, fructueux, lucratif, productif; déterminer l'emploi d'une somme; plan d'emploi.
COMPTAB. Mention d'une somme dans un compte en dépense ou en recette.
Double emploi. Inscription d'une somme deux fois dans un compte. C'est du bon sens et de la patience qu'il faut pour distinguer un double emploi au travers des ombres amies d'un budget (Stendhal, Racine et Shakspeare,Paris, Champion, t. 2, 1842, p. 187).
Faux emploi. Inscription sur un compte d'une dépense qui n'a pas été faite (cf. Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, Rob.).
b) [En parlant d'un terme lexical, d'une forme grammaticale, d'une figure de style]
Utilisation dans un discours, un écrit. On peut citer de Baudelaire (...) l'emploi d'une terminologie liturgique pour s'adresser à une maîtresse et célébrer une volupté (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 7):
5. ... sur ce terrain [du style], l'art des grands écrivains est infini; (...) on ne trouve point chez eux (...) un mot, un son, une liaison de mots, de sons et de phrases, dont la valeur ne soit sentie et dont l'emploi ne soit voulu. Taine, Philosophie de l'art,t. 2, 1865, p. 322.
SYNT. Emploi du mot (de) + subst. précisant le terme empl.; emploi d'une métaphore, d'une périphrase; emploi d'un adjectif, d'un pronom; emploi du présent, de l'imparfait; mauvais emploi d'un mot; emploi vicieux; emploi d'un mot à contre-sens.
Signification d'un mot selon le contexte dans lequel il se trouve. Emploi figuré, métaphorique. Il [Ronsard] ne réussit pleinement dans l'usage de l'alexandrin que lorsqu'il en fait un emploi lyrique, très différent de l'emploi épique et dramatique (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 25).On dit dans certaines écoles linguistiques (...) qu'un mot n'a pas de sens propre, mais qu'il a seulement des emplois (Ling.1972, p. 188):
6. Je goûte fort cet emploi du mot « divaguer » que je rencontre dans Simenon (Pietr le Letton, p. 104). « Il divaguait dans les coulisses de l'hôtel. » Gide, Journal,1941, p. 86.
c) [En parlant d'un espace de temps] Façon dont une personne occupe un certain intervalle de temps. Tâter le pouls à nos émotions, c'est un digne et suffisant emploi de la vie (Barrès, Barbares,1888, p. 73).Il ne peut plus donner du tout l'emploi de son temps dans la nuit du 24 au 25! (G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 75):
7. Il sortit, erra dans le Luxembourg, se disant : Il s'agit de régler l'emploi de notre temps; je visiterai après le déjeuner Saint-Séverin, je rentrerai ensuite chez moi pour préparer mes malles; après quoi je finirai la journée à Notre-Dame-des-Victoires. Huysmans, En route,t. 1, 1891, p. 279.
Avoir l'emploi de son temps. Savoir que faire du temps dont on dispose. Londres, le dimanche, est une ville morte, d'un pesant ennui. Fort heureusement, j'ai l'emploi de ma journée. D'abord, une longue visite à l'ambassadeur de Belgique (Michelet, Chemins Europe,1874, p. 41).
Emploi du temps. Prévision, organisation des activités, des tâches à effectuer pendant une certaine durée; p. méton., tableau représentant ce programme. Définir, dresser, rédiger un emploi du temps; observer un minutieux emploi du temps. Il faut que j'établisse mon emploi du temps au point de vue travail pour le mois qui a déjà commencé (Du Bos, Journal,1922, p. 180).Sur le tableau, on trouve notre emploi du temps pour toute la journée... Il faut qu'à telle heure nous soyons dans telle pièce, à faire tel travail (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 79):
8. Je voudrais régler ma journée et décider de l'emploi de mes heures comme je savais faire, rue de Commailles; j'avais un « emploi du temps » épinglé au mur et mettais de la fierté à n'échapper de nulle part. Gide, Journal,1912, p. 363.
SYNT. Emploi de la journée, de la semaine, des vacances, de l'été; demander (à qqn) l'emploi de son temps; raconter, justifier l'emploi de son temps; rendre compte de l'emploi de son temps.
d) [En parlant d'une faculté physique ou morale de la pers., d'une démarche de l'esprit] Mise en œuvre de cette faculté; fonction que peut remplir celle-ci. Emploi de son intelligence, de son mérite, de son talent; emploi de la douceur, de la force. Le seul trésor des hommes est l'emploi de leurs forces, le travail (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois,1807, p. 241).Il se replongea avec passion dans les préparatifs du déménagement (...) où il trouvait l'emploi de ses capacités, à épousseter, à emballer (Montherl., Célibataires,1934, p. 782).Cf. âcreté ex. 14 :
9. ... la méthode expérimentale ne consiste pas dans l'usage indispensable de certains procédés d'expérimentation, mais dans l'emploi d'un certain procédé intellectuel ou plutôt d'un mode de raisonnement appliqué aux faits pour en faire sortir la vérité. C. Bernard, Principes de méd. exp.,1878, p. 229.
Loc. déterminant un subst. Sans emploi. Qui ne peut s'exprimer. J'ai acquis une culture qui reste sans emploi, ligotée que je suis par le manque d'argent et par la solitude (Montherl., J. filles,1936, p. 922):
10. Mon père m'avait doué d'une curiosité prématurée d'intelligence. N'étant plus là pour me tourner vers le monde des connaissances positives, cette curiosité sans emploi retomba sur moi-même. Bourget, Le Disciple,1889, p. 82.
B.− [En parlant d'une pers.] Occupation ou fonction.
1. Tâche accomplie par une personne; occupation à laquelle elle se livre habituellement ou occasionnellement. Assigner un emploi à qqn. Après l'avoir essayé dans divers emplois qu'il s'était révélé incapable de remplir, on lui avait délégué la facile mission de soigner les étrangers (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 63).La vieille Jeanne était depuis un quart de siècle cuisinière chez M. Thibault. Mais, hors d'âge, les jambes nouées de varices, (...) elle avait cessé tout emploi (Martin du G., Thib.,Consult., 1928, p. 1107):
11. Il s'éveillait quelquefois avec ce mot de « l'Imitation » à la bouche : « In omnibus requiem quæsivi, et nusquam inveni nisi in angulo cum libro. » Mais les livres n'étaient pas son principal emploi; il se piquait d'être un homme de peine. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 108.
Emploi + inf. introd. par de, précisant la tâche à accomplir.Il [Levin] (...) eût rejeté, avec toute la généreuse indignation de son âme, l'emploi d'épier et d'accroître les tortures d'un malheureux captif (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 288).
Avoir, se donner pour emploi de. Être chargé, se charger de. Il avait pour emploi d'effrayer les oiseaux voletant au-dessus des champs ensemencés (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 203).[Les critiques] qui se donnent pour emploi de ruiner dans l'esprit public toute grandeur qui s'y dessine (Valéry, Variété IV,1938, p. 53).
Adj. + emploi introd. par de, déterminant un subst.C'est pourtant une personne de grand emploi. Elle est chargée d'éconduire les poètes qui apportent à sa maîtresse les conceptions de leur génie (Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 162).
Sans emploi, déterminant un subst. Inoccupé. Elle saisit M. Dupuis, resté sans emploi sur le divan, et la polka recommença (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Mais. Tellier, 1881, p. 1204).
En partic. Ensemble des activités, des travaux découlant de l'exercice d'un métier, d'une profession, d'une charge (cf. fonction).Exercer, remplir un emploi. Pour gorger ces gens-là, on crée même en leur faveur des charges sans emploi, et (...) on y attache de gros honoraires (Marat, Pamphlets,Les Charlatans modernes, 1791, p. 262).Je suis assez bon matelot; (...) je trouverai toujours de l'emploi sur un bâtiment marchand (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 262).Bien qu'il n'eût jamais rempli l'emploi de son grade, (...) on l'eut pris (...) pour un colonel retraité (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 327):
12. La dissociation possible du grade et de l'emploi, qui est un des principes de l'administration française, exprime la latitude de l'administration à assurer par la collation d'un titre la carrière personnelle d'un fonctionnaire tout en choisissant par ailleurs intuitu Personae le responsable d'une fonction. Belorgey, Le Gouvernement et l'admin. de la France,1967, p. 241.
Loc. déterminant un subst. En retrait d'emploi, sans emploi. Qui ne peut plus exercer son activité. En Épire (...) la surveillance des autorités turques a mis plus de mille brigands en retrait d'emploi (About, Roi mont.,1857, p. 180).Des soudards sans emploi (Barrès, Homme libre,1889, p. 231).
P. ext. Place, situation occupée par un employé, un fonctionnaire dans une administration, une entreprise, impliquant un travail régulier et rétribué. L'admission à tous les emplois est l'un des principes auxquels les français tiennent le plus (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 212).Comme ses appointements (...) ne suffisaient point, elle avait eu l'idée de chercher un petit travail, en dehors de son emploi (Zola, Bonh. dames,1883, p. 538):
13. ... je faisais le métier de garçon de restaurant en attendant un emploi plus conforme à mes facultés, et l'audacieux Chicagoain m'offrait une place dans son usine avec des appointements que je n'aurais pas osé rêver. Bourget, Nos actes nous suivent,1926, p. 26.
Spéc. L'emploi. ,,Ensemble des forces de travail effectivement employées et rémunérées dans un système économique`` (Bouv.-Ibarr. 1975). Niveau, volume de l'emploi; marché de l'emploi; plein-emploi*, sous-emploi* :
14. L'emploi global est défendu pour lui-même; un niveau élevé d'emploi est protégé par les syndicats et, depuis peu, par l'acquiescement officiel des États. Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 458.
SYNT. a) Créer, offrir, procurer un emploi; briguer, chercher, demander, solliciter, occuper un emploi; démissionner d'un emploi, résigner un emploi; nommer à tous les emplois, pourvoir à certains emplois. b) Emplois administratifs, civils, militaires, publics, privés; emploi modeste, médiocre, subalterne; emploi éminent, supérieur; les grands, les hauts emplois (dans le gouvernement, l'armée) et absol. les emplois. c) Emploi à mi-temps, à plein temps. d) Nomination aux emplois; demande, offre d'emploi.
Emploi + compl. déterminatif
[Le compl. précise le genre d'emploi] Emploi de chauffeur, de comptable, de douanier, de secrétaire.
[Le compl. indique le domaine où existe l'emploi] Emploi du gouvernement, de la magistrature, de la police.
[Le compl. est une somme d'argent indiquant le montant de la rémunération] Emploi de trois mille francs.
Sans emploi, déterminant un subst. En chômage.
Spéc. Emplois réservés. Réservés par l'État en priorité, ou exclusivement à d'anciens militaires ou aux victimes de guerre. Les victimes de la guerre ont accès aux emplois réservés sans condition d'âge (Lubrano-Lavadera, Législ. et admin. milit.,1954, p. 134).
2. Rôle que peut jouer une personne dans la société en fonction de caractères particuliers ou de certaines circonstances. Si jamais vous exercez ce grand emploi de père (J. de Maistre, Corresp.,1806-07, p. 310).Autrefois son emploi [du jeune homme] était simple : auprès d'une femme, quelle qu'elle fût, il devait avoir la bouche en cœur, être prêt à se mettre à genoux (Taine, Notes Paris,1867, p. 216).
Spéc., THÉÂTRE. Type de rôles devant être joués par des acteurs dotés des qualités, du physique, de l'âge qui correspondent à celui-ci. Emploi de jeune premier, de coquette, de barbon; tenir l'emploi de. Je prenais du ventre, chose ridicule en mon emploi de beau ténébreux et d'amoureux tragique (Gautier, Fracasse,1863, p. 170).Des personnages secondaires, familiers, anonymes, aussi dénués de caractères individuels qu'un « emploi de théâtre » (Proust, Swann,1913, p. 421):
15. ... Régine Tallien, que sa silhouette de petite bonne rondelette, pourvue abondamment devant et derrière, voue à l'emploi des pages et des « travestis de style »... Colette, L'Envers du music-hall,1913, p. 40.
Chef d'emploi. ,,Acteur qui joue l'un des principaux rôles de tous les ouvrages dans le genre pour lequel il est engagé ou auquel il est destiné par nature`` (Genin, Lang. planches, 1911, p. 24). Cf. Duhamel, Suzanne, 1941, p. 81.
P. compar. Conduite d'une personne qui joue dans la vie un personnage, qui tient un rôle. Un homme comme Hugo tient l'emploi d'un héros national (Barrès, Cahiers, t. 6, 1908, p. 282).
Avoir la figure, la gueule, le physique de l'emploi. Grand'mère!... Ah! certes, elle n'avait pas le profil populaire de l'emploi, ni le baiser facile, ni le bonbon à la main (H. Bazin, Vipère,1948, p. 29).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃plwa]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 « utilisation, fait d'user de (ici, des coups) » (Adenet Le Roi, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 5832), attest. isolée; 1538 (Est., s.v. operarius); 2. début xviies. « service, occupation » (St François de Sales, Solitudes annuelles, Paris, p. 245, 1860 ds Littré); 1636 « fonction, charge au service de quelqu'un ou d'une institution » (Monet). Déverbal de employer*. Fréq. abs. littér. : 3 169. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 631, b) 3 246; xxes. : a) 3 102, b) 5 066. Bbg. Giraud (J.), Pamart (P.), Riverain (J.). Mots dans le vent. Vie Lang. 1970, pp. 46-54. − Rigaud (A.). La Cour des miracles. Vie Lang. 1969, pp. 606-611.