| ![]() ![]() ![]() ![]() EMBROUILLÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de embrouiller*. II.− Emploi adj. A.− Qui est mêlé dans un grand désordre. Écheveau, fil(s) embrouillé(s). Il devait avoir passé la jeunesse, bien qu'on vît peu de poils blancs dans sa chevelure drue et embrouillée (Lacretelle, Hts ponts,t. 1, 1932, p. 255).Un nœud se constitue de lui-même dans des ficelles embrouillées (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 107). B.− Qui est trouble, qui manque de netteté, de transparence. Paris, tout embrouillé dans la brume et dont on reconnaissait à peine quelques renflements (Chardonne, Romanesques,1937, p. 169): 1. ... un diamant d'une bonne grosseur, (...) mais non pas d'une belle eau; sans transparence et sans limpidité; avec de chauds éclairs intérieurs qui ont peine à jaillir par une surface embrouillée et grenue.
Sainte-Beuve, Portraits contemp.,t. 2, 1846-1869, p. 252. C.− Au fig. 1. Qui est compliqué, obscur. Explications, intrigues embrouillées. Anton. clair, simple.Voilà un crime bien embrouillé qu'un coup de pioche dans les murs nous débrouillera demain (G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 9): 2. La petite parlait, se perdait dans un long réquisitoire contre son père et contre sa grand'mère : un lacis d'histoires embrouillées.
Mauriac, La Fin de la nuit,1935, p. 28. ♦ Emploi subst. au sing. avec valeur de neutre. Le ténébreux, l'embrouillé, le vaporeux, le pénible me sont abominables (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 476). − Rare. [En parlant d'une pers.] Compliquée. Une personne embrouillée, subtile, à complications, qui donne la sensation d'une toile d'araignée (Renard, Journal,1889, p. 37). a) [En parlant du lang.] Confus, peu intelligible pour l'ouïe ou pour l'esprit. Son parler vif, gascon, pétulant, embrouillé, lui [donnait] l'air d'avoir moins d'esprit qu'il n'en avait en effet (Vigny, Journal poète,1847, p. 1250).Une écriture illisible et confuse, une parole embrouillée trahissent (...) la volonté de n'être pas compris (Mounier, Traité caract.,1946, p. 482). b) [En parlant de la situation matérielle d'une pers.] En grand désordre et p. ext. dans un état peu prospère. Mes affaires privées, toujours fort embrouillées, l'héritage de mon père non liquidé, nos biens d'Espagne accrochés par Ferdinand VII (Hugo, Corresp.,1829, p. 462).Séguin se trouvait dans une situation de fortune embrouillée, ayant perdu, disait-on, des sommes considérables au jeu (Zola, Fécondité,1899, p. 294). 2. [P. réf. au sens B] Qui ne perçoit pas les choses clairement, nettement; nébuleux. La fin de mon chapitre m'a éreinté, ma cervelle est embrouillée (Flaub., Corresp.,1878, p. 138).J'ai la tête un peu embrouillée. D'ordinaire, pourtant, je saisis rapidement les questions... (Audiberti, Quoat,1946, 2etabl., p. 75). Fréq. abs. littér. : 206. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 204, b) 341; xxes. : a) 367, b) 297. |