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EN-2, EM-2, élément formateur.
A.− [En constr. avec un verbe de mouvement] En- du latin inde, représente le point de départ du mouvement exprimé par le verbe.
1. [Non lié] (cf. rem. 1 finale de en2).
2. [Lié] (cf. emmener, emporter, encourir, s'enfuir, enlever, s'ensuivre, s'envoler).
Rem. 1. En a. fr., le pronom en se construisait avec de nombreux verbes de mouvement sous la forme disjointe (cf. L. Foulet, Petite syntaxe de l'anc. fr., Paris, Champion, 1968, p. 437) : s'en aller, s'en fuir, en mener, en porter, s'en retourner, s'en suivre, en lever... 2. Jusqu'au xviie, le pronom en pouvait être séparé du verbe simple : ils s'en sont fuis (Bossuet, Excus. 2 ds Littré); la justice et la paix au ciel s'en sont volées (Régnier, Ép. I, ibid.). Ac. 1694 cite encore les loc. verbales s'en aller, s'en retourner et s'en venir. Le fr. mod. n'utilise plus que s'en aller et s'en retourner. Les autres loc. ont disparu ou se sont soudées.
B.− En- est un simple outil grammatical; il donne au verbe simple un sens, une constr. différente et sa valeur est (quasi) perfective.
1. Emplois pers. :
finir qqc.,/en finir avec qqc., qqn. Ces longues phrases de paresseux pressé d'en finir (Green, Journal,1949, p. 279).
imposer qqc./en imposer à qqn. La directrice des classes supérieures, Mademoiselle Lejeune, une grande femme sèche et vive à la parole facile m'en imposait; mais je me moquais avec Zaza et quelques camarades des ridicules de nos autres professeurs (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 124).
pouvoir qqc./n'en plus pouvoir, n'en pouvoir mais. Je n'en puis plus (Gide, Journal,1942, p. 123).On gifle un inconnu qui n'en peut mais (Durry, Nerval,1956, p. 49).
vouloir qqc./en vouloir à qqn. Il m'en veut, et c'est justice, pensais-je. Pourquoi suis-je venue, puisque je ne peux pas rester? Il m'en veut, et sa rancune va nous séparer à jamais (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 322).
user qqc./en user avec qqn. De faire comme s'ils n'étaient pas là, et d'en user librement avec eux (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1635).
prendre qqc., qqn/s'en prendre à qqc., à qqn. Fuir l'approche de son ravisseur qui veut s'en prendre à sa vertu? (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 324).Ils criaient très fort pour de petites choses, et souvent s'en prenaient à ma sœur et à moi (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 100).
2. Emplois impers.
il en est de. Comme il en est du lait qui bout, ou de l'enfant qui pousse un cri (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 956).
c'en est fait de. C'en est fait de ma matinée (Gide, Journal,1948, p. 316).
il s'en faut de peu que. Bernal. − Votre père est un saint, ou peu s'en faut. Toutefois, je commence à comprendre que les saints devaient être un peu agaçants pour leur entourage (Montherl., Maître Sant.,1947, II, 3, p. 636).Il s'en faut d'un souffle que cette intuition ne s'annihile dans le silence (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 17).Il s'en fallut de peu que je ne renonçasse à la littérature (Sartre, Mots,1964, p. 179).
il en va. Il en allait tout autrement (Camus, Peste,1947, p. 1461).
Rem. Les loc. sont caractérisées par une productivité nulle et par un antécédent, censé représenté en-, qui est vide de sens.
Prononc. Cf. en-1, em-1.