| DOMINANT, ANTE, part. prés. et adj. I.− Part. prés. de dominer*. II.− Emploi adj. A.− [Correspond aux emplois A de dominer] 1. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe social] Qui exerce son emprise prépondérante, son autorité sur. En femme sèche et dominante, elle [MmeBaudoin] ne concevait pas qu'on vécût en dehors de son influence (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 175).Il existe ainsi toujours une classe dominante qui possède les instruments de production et une classe dominée qui les met en œuvre (Lesourd, Gérard, Hist. écon. XIXeet XXes.,1968, p. 164). 2. [En parlant d'un inanimé concr. ou abstr.] a) Qui joue un rôle essentiel, qui occupe une place prépondérante. Coloris, ton dominant; teinte dominante. Synon. capital, caractéristique, primordial.La liberté fut toujours la passion dominante du peuple grec (About, Grèce,1854, p. 213): 1. ... le langage et l'interprétation des signes colorés nous trompe beaucoup plus qu'on ne croit. D'abord nous choisissons une couleur dominante pour chaque chose, qui devient le signe de ses autres qualités; nous disons qu'un abricot est d'abord vert, et qu'il est jaune quand il est mort...
Alain, Système des Beaux-arts,1920, p. 244. b) Qui l'emporte parmi d'autres par l'influence, la valeur, la quantité. Synon. majoritaire, principal.Lors du 30 prairial, il [Barras] eut l'adresse de se concilier le parti dominant dans l'assemblée, et ne partagea pas la disgrâce de ses collègues (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 750).Quant à Rommel, (...) il s'impatiente de cette résistance qui se prolonge sur ses arrières et gêne ses communications. Bir-Hakeim est devenu son souci dominant et son objectif principal (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 256): 2. Cependant la langue française n'est pas aussi dominante que l'a été la langue latine; malgré qu'elle le soit, ce me semble, à-peu-près autant qu'une langue peut l'être, dans un temps où elle a des rivales dignes d'elle.
Destutt de Tracy, Éléments d'idéologie,Grammaire, 1803, p. 400. − Spécialement ♦ GÉNÉT. Caractère, gène dominant. ,,Caractère, gène qui s'exprime dans le phénotype, même à l'état hétérozygote`` (Méd. Psychanal. 1971). Anton. récessif. ♦ INSTIT. FÉOD. Fief dominant. Fief qui a sous lui d'autres fiefs. V. baiser2ex. 3. ♦ JURISPR. Fonds dominant. Fonds qui jouit d'une servitude établie sur un fonds voisin. Anton. fonds servant (cf. Ac. 1835-1932). ♦ MÉTÉOR. Vent dominant. ,,Dans une contrée, certains vents soufflent plus souvent que les autres; on les appelle les vents régnants. Les vents les plus forts y viennent aussi habituellement d'une direction sensiblement constante; ce sont les vents dominants`` (Bourde, Trav. publ., t. 2, 1929, p. 198). SYNT. Facteur, goût, signe, thème dominant; idée, impression, opinion, pensée, préoccupation, qualité, tendance dominante; jouer un rôle dominant. B.− [Correspond aux emplois B de dominer] Qui occupe une situation élevée par rapport à d'autres (personnes ou choses) dans l'espace environnant. Synon. culminant, supérieur.Le regard ne percevait plus que la silhouette fantastique de quelques rocs dominants (Verne, Enf. Cap. Grant,t. 1, 1868, p. 113): 3. ... pour une fois notre position était dominante par rapport à celle des tranchées allemandes qui se trouvaient à contre-bas, presque invisibles, perdues dans la plaine qu'elles éraflaient à peine (...) quelque part, au diable Vauvert!
Cendrars, L'Homme foudroyé,1945, p. 14. − Au fig. Le sous-emploi donne une position dominante à l'entrepreneur, le plein emploi une position dominante au travailleur (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 34). Prononc. et Orth. : [dɔminɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. : 1 371. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 639, b) 1 436; xxes. : a) 1 328, b) 2 863. |