| DISTRICT, subst. masc. A.− Vx ou vieilli. Étendue d'une juridiction administrative ou judiciaire. Un juge ne peut juger hors de son district (Ac.1798). − Au fig. Cela n'est pas de mon district. ,,De ma compétence`` (Ac. 1798). B.− Moderne 1. ADMINISTRATION a) HIST. (de 1789 à 1795). Subdivision du département correspondant approximativement à l'arrondissement actuel. Chef-lieu de district. Cette colonne était le contingent péniblement obtenu du district de Fougères, et dû par lui dans la levée que le Directoire (...) avait ordonnée (Balzac, Chouans,1829, p. 7): 1. Le reste de la France avait été divisé en districts dont les comités électoraux, ouverts en permanence, étaient des foyers d'agitation : ...
Bainville, Histoire de France,t. 2, 1924, p. 49. b) District (urbain). Établissement public à vocation limitée, regroupant plusieurs communes voisines en vue d'exécuter des réalisations (d'urbanisme et d'équipement) présentant un intérêt commun. Conseil de district; district de Paris (vx). (Quasi-)synon. communauté (urbaine).L'organisme collégial peut avoir (...) un pouvoir de décision (comme les conseils d'administration des districts urbains) (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 61).La commission de l'informatique du district (Est Républicain,8 déc. 1977, p. 8). c) Subdivision territoriale, d'étendue variable suivant les États (Allemagne, États-Unis, Brésil, Suède, etc.). Chef de district; administration du district; population d'un district : 2. Ce territoire comprenait le district de Sarrebruck qui avait été laissé à la France en 1814 et lui avait été ravi en 1815, et le district d'Ottweiler, dont une bonne partie lui appartenait avant 1789.
Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 371. SYNT. Commandant, conseiller, préfet du, de district; habitants d'un district. ♦ District fédéral. Territoire englobant la capitale et ses environs dans les républiques fédératives d'Amérique. Il y aurait une réponse amusante à faire à ce brave antireligieux mexicain du district fédéral (Larbaud, Journal,1935, p. 349). 2. P. ext. a) Courant
α) Région ayant une certaine unité topographique ou économique (d'abord dans un contexte anglo-saxon). District montagneux; district industriel, minier. Je viens de rentrer d'Angleterre où j'ai passé six semaines et où j'ai exploré à pied le district des lacs (Nizan, Conspir.,1938, p. 157).
β) Quartier; partie d'une ville ayant une physionomie particulière et une certaine unité. La rue Soufflot brunie d'arrosages, odorante de bitume. Tout ce district appartenait aux étudiants en droit (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 181): 3. J'ai installé mon cabinet dans un bar du quartier des matelots. La clientèle des ports est diverse. Les pauvres ne vont pas dans les districts luxueux, tandis que les gens de qualité finissent toujours par échouer, une fois au moins, (...), dans les endroits mal famés.
Camus, La Chute,1956, p. 1545.
γ) Au fig. Domaine.Chaque spécialiste doit continuer librement l'exploration de son district propre (Carrel, L'homme,1935, p. 352). − Littér. Baudelaire (...) avait abouti à ces districts de l'âme où se ramifient les végétations monstrueuses de la pensée (Huysmans, À rebours,1884, p. 189). b) TECHNOL. et SC. − GÉOGR. Subdivision d'un secteur, correspondant à la topographie ou à la composition physico-chimique des sols (d'apr. Gatin 1924). Les districts continentaux (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 14).District floristique (George1970). − PÉTROL. Zone d'activité d'une société couvrant une région où se déroulent des opérations de recherche ou d'exploration d'un gisement (d'apr. Pétrol. 1964). Prononc. et Orth. : [distʀikt] ou [distʀik]. Le t final n'est pas prononcé ds les dict. anc. de Fér. 1768 à Littré qui ajoute cependant : ,,Prononciation mal fixée : les uns disent di-stri-kt',, en prononçant toutes les consonnes finales; les autres disent di-strik; d'autres enfin di-stri; nos anciens, qui de districtum avaient fait détroit, avaient évité cette accumulation de consonnes finales toujours peu agréable à notre oreille``. Pour DG [distʀi] est vieilli, et il transcrit [distʀikt] comme la majorité des dict. mod.; cf. Barbeau-Rodhe 1930, Dub. et Lar. Lang. fr. Cependant Pt Rob., Pt Lar. 1968 et Warn. 1968 laissent les 2 possibilités : [-ikt] ou [-ik]. Pour cette hésitation qui concerne également verdict, cf. encore Fouché Prononc. 1959, p. 428 et Nyrop Phonét. 1951, § 193 alors que ds Mart. Comment Prononc. 1913, p. 217 on n'admet que [distʀikt], [vε
ʀdikt] comme abject [abʒ
εkt] (cf. ce mot). Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. [1421 d'apr. Bl.-W.1-5] 1480 « juridiction » (Ordonnance XVIII, 585 ds Bartzsch, p. 48) − 1798 (Ac.); répertorié par les dict. comme terme de pratique anc.; av. 1696 fig. ne pas être du district de (Sévigné ds Guérin 1892); 2. 1611 « étendue territoriale limitée » (Cotgr.); à nouv. 1780 (Raynal, Hist. phil., III, 27 ds Littré); 1789 « subdivision du département en France » (Décret du 12 nov. ds Moniteur, II, 182b ds Ranft, p. 81). Empr. au b. lat.districtus « territoire » dér. du supin districtum de distringere; a éliminé la forme pop. destroit au sens de « district, étendue d'une juridiction » 1235 ds Gdf. (détroit*). Fréq. abs. littér. : 280. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 513, b) 500; xxes. : a) 473, b) 199. DÉR. Districal, ale, aux, adj.Qui appartient au district urbain (cf. supra B 1 b). Cette réunion avait pour but de sensibiliser les élus et fonctionnaires districaux et communaux aux buts et moyens de l'informatique (Est Républicain,8 déc. 1977, p. 8).L'épuration des eaux districales (Est Républicain,8 déc. 1977p. 13).− 1reattest. 1823 (Meillan, Mémoires, p. 125 ds Brunot t. 9, p. 1018); de district(t) terme admin., suff. -al*. BBG. − Arickx (I.). Les Orthoépistes sur la sellette Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 126. − Darm. 1877, p. 179. |