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DISTRAIT, AITE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de distraire2*.
II.− Emploi adj., gén. péj.
A.− [Appliqué à une pers.] Détourné de l'objet qui l'occupait, absorbé par autre chose. Synon. absent, inattentif.Les esprits indifférents, distraits, occupés ailleurs qui n'ont pas le temps d'observer (Michelet, Oiseau,1856, p. 230):
1. Je m'aperçois tous les jours que mon défaut de mémoire tient uniquement à mon défaut d'attention, ou à cette maladie de distraction que j'ai apportée en naissant et que je tiens de mon père... Je suis plus ou moins distrait, c'est-à-dire que je donne plus ou moins mon attention à chaque chose suivant mes dispositions organiques bonnes ou mauvaises, et j'ai des souvenirs nets ou confus en proportion... Maine de Biran, Journal,1817, p. 21.
2. Un homme absolument distrait serait un homme disant : Tiens, j'ai rencontré ce matin (...) et décrivant une machine qui n'existe pas encore. Cocteau, Essai de crit. indirecte,1932, p. 45.
Emploi subst. Personne occasionnellement ou naturellement portée à la distraction, à l'étourderie, qui manque d'attention dans ses actes ou dans ses relations avec autrui. Ces feuilles de fleurs que les belles distraites font claquer sur le dessus de leurs mains (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 130):
3. Si à dix heures et demie un distrait tirait sa montre en disant : « allons, encore une heure et demie avant le déjeuner », chacun était enchanté d'avoir à lui dire : « mais voyons, à quoi pensez-vous, vous oubliez que c'est samedi! »; on en riait encore un quart d'heure après... Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 111.
PSYCHOL. Type de caractère se définissant par l'incapacité de fixer son attention. Le Distrait de La Bruyère (Balzac, Goriot,1835, p. 174).Le distrait est toujours un sujet à champ de conscience étroit, et plus ou moins crispé sur un objet exclusif (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 289).
B.− [Appliqué à une attitude de la pers.] Qui dénote de la distraction, un esprit occupé ailleurs. Avoir un air, un regard distrait. Ses doigts distraits jouaient dans ses boucles d'ébène (Lamart., Chute,1838, p. 1033).Il avait toujours écouté d'une oreille distraite les conseils de son père (Aymé, Jument,1933, p. 67):
4. Les uns voulaient attirer l'attention par des ris extraordinaires sur ce que leur voisin leur disait, tandis que dans toute autre circonstance les mêmes propos ne les auraient pas fait sourire. D'autres prenaient un air dégagé, distrait, pour n'avoir pas l'air de penser à ce qui les occupait tout entiers... Staël, Lettres de jeunesse,1778-89, p. 138.
Prononc. et Orth. : [distrε], fém. [-εt]. Enq. : /distʀe, (D); -t/. Ds Ac. 1694-1932.
STAT. − Distrait1 et 2. Fréq. abs. littér. : 1 723. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 367, b) 2 238; xxes. : a) 2 396, b) 2 667.