| DISTILLATION, subst. fém. CHIM. Opération par laquelle on sépare, au moyen du feu et dans des appareils fermés (cornues, alambics), des substances composées pour en recueillir les parties volatiles. Distillation de l'eau, des liqueurs; distillation lente, subtile; art de la distillation; soumettre à la distillation. La distillation de l'eau de mer (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 269):1. C'est encore dans le dix-septième siècle que l'usage de l'eau-de-vie commença à se répandre. La distillation, dont la première idée avait été apportée par les croisés, était jusque là demeurée un arcane qui n'était connu que d'un petit nombre d'adeptes.
Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 275. − Au fig. Ce qui s'écoule lentement; ce qui s'exprime de manière subtile ou raffinée. La distillation des siècles. La distillation, que nous avons créée, amènera des analyses plus intimes encore (Renan, Drames philos., Eau jouvence, 1881, IV, 1, p. 486): 2. Mais il existe un autre amour qui a besoin de la présence continue, de la personne tout entière, et qui s'approfondit par la durée (...) Il n'est pas cristallisation, mais distillation, lente élaboration d'essences précieuses.
Chardonne, Attachements,1943, p. 24. Prononc. et Orth. : [distilasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. distiller. Étymol. et Hist. 1. a) 1372 [éd. 1522] distillation de l'urine (Corbichon, Des eaux artificielles, à la suite des Propriétés des choses ds Delb. Notes [ms. Sorbonne]); b) 1677, 15 oct. fig. des distillations et des distinctions métaphysiques (MmeDe Sévigné, Lettre à Madame de Grignan, éd. Ad. Regnier, t. 5, p. 366); c) 1694 « la chose distillée » distillations précieuses (Ac.); 2. xves. « action de ce qui tombe, ce qui tombe goutte à goutte » (Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, V, 299). Empr. au lat. médiév.distillatio « distillation » (1267 ds Latham), dér. de distillare, v. distiller. Fréq. abs. littér. : 27. |