| * Dans l'article "DISPROPORTIONNÉ, ÉE,, part. passé et adj." DISPROPORTIONNÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de disproportionner*. II.− Emploi adj. Qui manque de bonnes proportions, qui est mal proportionné. − [Le subst. désigne un ensemble à deux ou plusieurs éléments] Liaison, mariage, union disproportionné(e). Le couple si disproportionné et qui forme pourtant un duo tragique et cohérent (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 281). A.− [En parlant d'un tout composé de parties; avec un subst. au plur.] Qui, alors qu'on s'attend à un équilibre harmonieux, sont trop différents les uns des autres. Âges disproportionnés : 1. Il espérait ainsi le déséquilibre; en suite de quoi, il prendrait la fuite. Il avait adopté cette solution rationnelle du fameux problème des deux adversaires de forces disproportionnées.
Queneau,Pierrot mon ami,1942,p. 30. B.− [En parlant des parties d'un tout ou vues dans un tout] 1. [Les éléments de la comparaison sont explicitement mis vis-à-vis] Qui n'est pas en rapport avec; spéc. qui est trop grand pour. − Disproportionné à.Antoine croyait même cette ambition un peu disproportionnée aux moyens du bord (Martin du G., Thib.,La Consult., 1928, p. 1084).Un monde si disproportionné à l'échelle humaine (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 87): 2. L'honneur que me fait l'Académie royale est si grand, je le trouve en le mesurant si disproportionné à mes mérites...
Colette, Belles saisons,1945, p. 211. − Disproportionné avec.La révolution de 1848 ne fut pas un effet complètement disproportionné avec sa cause apparente (Renan, Réf. intellect.,1871, p. 263).Voir chez quelqu'un (rien n'est plus gênant) une reconnaissance disproportionnée avec le très peu qu'on a fait pour lui, et fait de mauvaise grâce (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1450). 2. [Une des parties seulement est qualifiée à l'intérieur d'un ensemble plus ou moins explicité] Dont les proportions, les dimensions sont excessives par rapport à l'ensemble ou à la norme attendue. Le tic-tac trop fort, disproportionné, d'un gros réveil-matin (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1122). − [L'adj. qualifie une partie du corps] Taille disproportionnée. Son visage tiré où la moustache pendante semblait devenue énorme et disproportionnée (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 97).Des bras énormes, des poings disproportionnés, où, bleu pâle, grimpaient des tatouages (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 172). − [L'adj. qualifie un sentiment, ou le discours d'un homme] Le discours de Hugo très bon à mugir dans un Colisée, (...) était tout à fait disproportionné sous cette coupole de l'Institut et devant ce public élégant (Sainte-BeuveCorresp.,t. 5, 1818-69, p. 118).Avec une hâte fiévreuse, une joie étrange et disproportionnée, Edward les entraîna au salon (Mauriac, Chair et sang,1920, p. 52).Il avait le brusque sentiment de découvrir la place disproportionnée de l'amour dans la vie (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 163). Prononc. et Orth. : [dispʀ
ɔpɔ
ʀsjɔne]. Ds Ac. 1694-1932 (alors que l'inf. n'est pas admis). Fréq. abs. littér. : 158. DÉR. Disproportionnément, adv.,rare. D'une manière disproportionnée. Les terrasses disproportionnément élargies par le déploiement des chaises (Gide, Prométhée,1899, p. 338).− Seule transcr. ds Besch. 1845 : dis-pro-por-ci-o-néman. − 1reattest. 1838 (Ac. Compl. 1842); de disproportionné, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 1. |