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DISPENSE, subst. fém.
A.− DR. CIVIL et RELIG. Autorisation exceptionnelle dispensant (cf. dispenser A) d'agir selon les règles établies, accordée par l'autorité qui les a édictées et qui permet soit de faire ce qui est défendu soit de ne pas faire ce qui est prescrit. Demander, accorder, refuser une dispense; dispense de la loi, de la règle. Synon. autorisation, exemption.Le grand homme d'Aps [Numa] avait une dispense de Monseigneur et faisait gras, seul de la famille (A. Daudet, N. Roumestan,1881, p. 64):
1. Je vous marierai en observant la plus absolue discrétion. J'obtiendrai de l'archevêque les dispenses nécessaires et toutes les facilités pour ce qui concerne les bans, ... France, L'Île des pingouins,1908, p. 352.
SYNT. Dispense papale, royale; dispense du maire; dispense du jeûne; dispense de résider; dispenses importantes prévues par la loi pour les concours; avoir dispensé de...; renoncer à la dispense légale; par dispense spéciale du Saint-Siège.
♦ Au fig. :
2. ... il [Retz] profitait du désordre des temps, des dispenses d'une situation extraordinaire, tout en s'appuyant des préventions qui muraient les esprits. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 5, 1851-62, p. 54.
− P. anal., spéc., DR. CANON. Remise de ce qui a été fait contrairement aux lois de Dieu ou de l'Église; absolution. Donner la dispense d'un péché, d'une faute (cf. Littré et DG).
B.− Usuel. Décharge d'une obligation résultant d'une règle établie. Dispense d'oral pour un examen; dispense du service militaire, d'éducation physique.
− En partic.
♦ Dispense d'âge (et p. ell. dispense). Autorisation spéciale de faire une chose avant l'âge requis :
3. ... si trop jeune encore, Henri n'avait pas les années requises à l'échafaud, eh bien! vous, les maîtres, accordez-lui dispense d'âge pour mourir. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 777.
♦ Dispense de droits, d'impôts. Synon. exonération, franchise.
C.− P. méton. Pièce légale qui constate la dispense. Voyons, montrez-moi votre dispense. Le théologien, de plus en plus dégoûté, continuera de signer des dispenses − des formules imprimées (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1220).
Prononc. et Orth. : [dispɑ ̃:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1447 « autorisation spéciale donnée par l'autorité ecclésiastique » (Liger, 248 ds Beautemps-Beaupré, Coutumes et Institutions de l'Anjou et du Maine, t. 2, p. 113 ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 23 : Pourveu touttefoiz qu'il en ait dispense de son prelat); p. ext. 1836 « la pièce constatant la dispense accordée à quelqu'un » (Montalembert, Ste Élisabeth, p. 357 : En cette même année il obtint une dispense signée du docteur Martin Luther). Déverbal de dispenser*. Fréq. abs. littér. : 106.