| DISCUSSION, subst. fém. A.− Action de discuter, d'examiner en faisant preuve d'esprit critique; p. méton. débat au cours duquel un ou plusieurs interlocuteurs échangent des arguments contradictoires sur une question. Discussion d'un point de doctrine; donner matière à discussion; discussion d'un projet de loi : 1. Le troisième, que l'université ne proposait que comme un moyen extrême, c'était un concile général; mais elle semblait elle-même redouter l'esprit de faction, qui pourrait en animer les discussions.
Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2, 1821-24, p. 124. 2. Les projets et les plans incompatibles en dynamique ne sont pas brutalement rendus compatibles ou concourants dans une lutte pure; ils sont orientés, coordonnés, arbitrés dans des procédures de consultations, de discussions, de compromis féconds.
Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 399. ♦ Entrer en discussion. Venir à être discuté. − Spéc., DR. Saisie et vente en justice des biens d'un débiteur. Bénéfice de discussion (cf. bénéfice). Sans division ni discussion. Solidairement (cf. Cap. 1936); ,,l'un pour l'autre et un seul pour le tout`` (Ac. 1835). − Loc. proverbiale. De la discussion jaillit la lumière. L'approche de la vérité naît d'une confrontation des idées, des opinions (cf. Bloy, Lieux communs, 1902, p. 116). B.− Conversation vive, altercation entre personnes ne parvenant pas à se mettre d'accord. Avoir des discussions avec tous ses voisins. On avait expulsé les valets afin d'être plus libre. La discussion tourna à l'aigre (Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 127): 3. Deux heures de récriminations, de discussions, d'engueulades entre les hommes, entre les gradés, se passèrent ainsi, dans la nuit et la neige, avant qu'on eût trouvé moyen de donner à tout le monde le petit morceau de ruine auquel il pensait avoir droit.
Romains, Les Hommes de bonne volonté,1938, p. 113. Rem. Dans un sens affaibli et fam. discussion en vient à signifier « conversation, bavardage ». Dans la discussion il m'a demandé de tes nouvelles : 4. La discussion commencée sur le pas de la porte se poursuivait dans les petits journaux qui naissaient toujours dans ces moments-là, sur les affiches suivantes.
Aragon, Les Beaux-Quartiers,1936, p. 97. Prononc. et Orth. : [diskysjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. D'apr. Fér. Crit. t. 1 1787, les écrivains sont partagés entre les orth. discussion et discution; auj. il n'y a plus d'hésitation et le mot a rejoint concussion, percussion, répercussion qui sont les seuls mots en [-ysjɔ
̃] écrits par 2 s et non t. Cf. aussi succion écrit avec 2 c. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « examen attentif, contradictoire » (Moralités sur Job, 305, 2, 3 ds T.-L.); spéc. 1549 dr. faire discussion sur les biens du debteur (Est.); 2. 1752 « contestation » (Trév. Suppl.); 1792 « échange d'arguments » discussion scientifique (Florian, Fables, p. 23). Empr. au lat. impérialdiscussio, -onis « examen attentif; discussion ». Fréq. abs. littér. : 3 261. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 739, b) 4 318; xxes. : a) 4 975, b) 4 518. |