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DISCORDE, subst. fém.
A.− [Gén. à propos d'un groupe de pers. ou plus rarement d'une pers. considérée dans ses rapports avec le monde extérieur] Manque d'accord sur un ou plusieurs points, pouvant conduire à des affrontements. Mille germes imprévus de rivalités, de jalousies, de discordes, et même de guerres intestines, se manifestèrent de tous côtés (Crèvecœur, Voyage,t. 3, 1801, p. 278).Les chances de la guerre et la discorde des opinions divisaient tous les cœurs dans leur patrie (Latouche, L'Héritier, Lettres amours,1821, p. 90).Cette discorde entre ses aspirations et la réalité, il [Barrès] cherche moins à la résoudre qu'à en accorder les contrastes (Massis, Jugements,1923, p. 201):
1. André Gide ne pouvait rien prendre dans mes magasins, et je ne pouvais rien prendre dans sa boutique. C'est la raison profonde de notre perpétuelle discorde et de nos excellents rapports. Nous ne vendions pas les mêmes marchandises. Cocteau, Poésie critique 1,1959, p. 217.
SYNT. Discorde civile; grande discorde; discorde des princes; sujet de discorde; semer la discorde.
P. anal. On ne trouve [dans une ruche] aucun signe de discorde ou de discussion. Une unanimité préétablie règne seule (Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 176).
P. métaph. [À propos de choses, gén. abstr.] :
2. La paix et la discorde, l'harmonie et la dissonance, qu'un lien secret réunit, sont les premières lois de la nature, et, soit qu'elle se montre redoutable ou charmante, l'unité sublime qui la caractérise se fait toujours reconnoître. Staël, De l'Allemagne,t. 5, 1810, p. 176.
B.− P. méton., MYTH. (gén. grecque et romaine). Discorde. Divinité malfaisante, cause de discorde et de dissension; p. ext., littér. figure allégorique représentant le désaccord. La Discorde, au milieu des dépouilles du monde, Lève sa tête affreuse, et, s'emparant des cœurs, Du malheur des vaincus vient punir les vainqueurs (Delille, Malh. et la pitié,1803, p. 69).Ils [les démons] placent sur le chemin de leur empire (...) la discorde aux crins de couleuvres, rattachés par des bandelettes sanglantes (Chateaubr., Martyrs,t. 3, 1810, p. 52).
En partic. [P. réf. plus ou moins implicite à la myth. grecque et romaine]
1. [P. réf. au personnage de la Discorde et à ses attri buts, en partic. le flambeau qu'elle porte à la main] Flambeau(x) de la discorde. L'impunité dont ils [les prêtres séditieux] jouissoient (...) commençoit à allumer le flambeau de la discorde et du fanatisme (Robesp., Discours,Sur la guerre, t. 8, 1791, p. 51).Feux, foyer de (la) discorde. Le feu de la haine et de la discorde (Robesp., Discours,Sur la guerre, t. 81792, p. 197).M. Bineau est un foyer de discorde; c'est lui qui remue tout ce qu'il y a de mauvais dans de jeunes esprits égarés (Champfl., Souffr. prof. Delteil,1855, p. 136).Allumer, souffler (les feux de) la discorde. La discorde s'allumait chaque jour davantage entre le duc de Bourgogne et le duc d'Orléans (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 2, 1821-24, p. 254).Soufflez de toute part la discorde, la jalousie, l'amour, la haine, la vengeance (Chateaubr., Natchez,1826, p. 128).
2. [P. réf. plus ou moins implicite à la pomme d'or portant l'inscription « À la plus belle » que la Discorde offensée de n'avoir pas été invitée aux noces de Thétis et de Pelée, jeta parmi les dieux et qui fut attribuée par Pâris à Vénus, suscitant la haine des autres déesses] Pomme de discorde. Sujet, cause de désaccord. Le père Quesnel (...) l'auteur de la plus grosse pomme de discorde théologique qui agita le dix-huitième siècle (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 580).J'étais lasse d'être comme une pomme de discorde entre deux êtres que je chérissais (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 82).Jeter la discorde. Jeter enfin la discorde dans le ménage (Zola, E. Rougon,1876, p. 351).
Prononc. et Orth. : [diskɔ ʀd]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1155 (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3821); 1680 pomme de discorde (Rich.; cf. La Fontaine, Fables, livre VI, 20). Empr. au lat. class.discordia « discorde, désaccord, désunion » cf. b. lat. malum Discordiae (Justin, 12, 15, 11 ds TLL s.v. 1339, 68). Fréq. abs. littér. : 388. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 136, b) 373; xxes. : a) 240, b) 336. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 450, 456.