| DISCIPLE, subst. masc. Dans le domaine de l'activité artistique, intellectuelle ou spirituelleA.− Personne qui reçoit l'enseignement d'un maître. Disciple bien-aimé, chéri, favori; jeune disciple; premiers disciples; devenir disciple de; endoctriner, instruire ses disciples. Synon. élève; anton. maître.Avant de commencer ses voyages, maître Jacques se choisit treize compagnons et quarante disciples (Perdiguier, Livre compagn.,1840, p. 28).Il (...) regardait l'ébauche qu'un disciple venait de poser sur son chevalet (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1641): Mais rien non plus ne s'oppose à fabriquer une musique concrète tonale, comme aimeraient me l'interdire mes (je n'ose dire disciples, mettons) collaborateurs de tendance dodécaphoniste.
Schaeffer, À la recherche d'une mus. concr.,1952, p. 132. − Spéc., RELIG. Ceux qui ont suivi Jésus et son enseignement pendant sa vie terrestre (d'apr. Théol. bibl. 1970). Une particularité de l'évangile de S. Luc, c'est que Jésus, outre les douze Apôtres, y établit encore soixante-dix autres disciples (P. Leroux, Humanité,t. 2, 1840, p. 815). ♦ En partic. Les disciples de Jésus-Christ ou p. ell. les disciples. Les douze hommes choisis par Jésus pour fonder son Église. Synon. les apôtres.Évariste, pendant que se préparait la mort du Juste, dormit du sommeil des disciples au jardin des Oliviers (France, Dieux ont soif,1912, p. 290). B.− P. ext. Personne qui adhère à la doctrine, à la manière d'être d'un maître (penseur, savant, artiste) ou d'une école. Disciples dociles, fervents, fidèles, soumis; se poser en disciple de, se proclamer disciple de; l'humilité d'un disciple. Synon. adepte, partisan, successeur.Leibniz lui-même est un disciple de Descartes, disciple, il est vrai, égal ou supérieur à son maître (Cousin, Philos. Kant,1857, p. 13).Deux élèves de Gustave Moreau [Martel et Bussy] (...) sont devenus deux beaux disciples de l'impressionnisme, avec des nuances très personnelles (Mauclair, Maîtres impressionn.,1904, p. 194).Disciple en cela de Hegel, Marx pense que le travail est l'activité négatrice par excellence (Lacroix, Marxisme, existent., personn.,1949, p. 32). Rem. Le mot comporte parfois une nuance péj. impliquant le manque de maîtrise ou d'originalité. « Phanor » a toujours été disciple de quelqu'un; (...) qu'importe le nom de son maître? Soyez sûr qu'il en a un. « Phanor » est né disciple (Sainte-Beuve, Pensées, 1868, p. 70). − Au fig. Disciple de la nature, de la vérité. Blâmez-moi de n'être pas le disciple pratique de l'idéal (Sand, Lélia,1839, p. 475). Rem. La docum. atteste qq. emplois de disciple au fém. Cette ardente disciple du Christ (Montalembert, Ste Élisabeth, 1835, p. 214). Une ravissante disciple (Gobineau, Pléiades, 1874, p. 86). Comment le sage Idoménée, si grand docteur en agriculture, n'avait pas mieux instruit sa disciple (Maurois, Ariel, 1923, p. 82). Prononc. et Orth. : [disipl̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1130-40 deciple (ici en parlant de Jean-Baptiste par rapport au Christ) (Wace, Conception Notre-Dame, éd. W.-R. Ashford, 911); ca 1175 p. ext. « personne qui suit les préceptes, l'enseignement de (quelqu'un) » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 16). Empr. au lat. chrét.discipulus, au plur. désignant les apôtres (en lat. class. « élève, apprenti »). Fréq. abs. littér. : 1 543. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 541, b) 1 532; xxes. : a) 2 332, b) 2 169. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1971, t. 35, no137/138, p. 219. − Gottsch. Redens. 1930, p. 374. |