| DIÈTE1, subst. fém. A.− MÉD. Régime alimentaire particulier prescrit à titre hygiénique, prophylactique ou thérapeutique, et propre à conserver une vie équilibrée. Diète adoucissante, curative, préventive, végétale; observer une diète : 1. Une dérogation à notre diète habituelle a été faite en faveur de l'équipage, et quelques gouttes d'eau de feu ont bientôt monté les têtes à un diapason d'allégresse qu'on est heureux de pouvoir créer si facilement.
Bellot, Journal d'un voyage aux mers polaires,1863, p. 192. ♦ Diète animale. Régime alimentaire uniquement constitué de viande (cf. Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 69). ♦ Diète hydrique. Régime constituant en une abstention complète de tout aliment avec administration abondante de boisson (cf. Quillet Méd. 1965, p. 146). ♦ Diète lactée. Régime alimentaire basé uniquement sur l'absorption de lait (cf. Canabis, Rapp. phys. mor., t. 2, 1808, p. 59). B.− MÉD. et usuel. Abstention momentanée, et plus ou moins totale de nourriture, pour des raisons médicales. Être, mettre à la diète; une diète sévère, stricte. Nous allons vous mettre à une diète bien serrée. Et ce soir, après none, je viendrai vous saigner moi-même (Montherl., Port-Royal,1954, p. 994): 2. 22 avril. Je viens de faire une petite maladie qui m'a tenu couché douze jours; et j'admire que je ne me sente pas plus affaibli après la longue diète à laquelle m'a soumis le docteur.
Gide, Journal,1907, p. 241. − P. ext. Privation de nourriture. (Quasi-)synon. jeûne.Faisant d'affreux profits Sur les peuples hagards que la misère mine, S'engraissant de leur diète et mangeant leur famine, Roi Vampire (Hugo, Quatre vents esprit,1881, p. 295). ♦ P. métaph. Après les éblouissantes orgies de forme et de couleur du dix-huitième siècle, l'art s'était mis à la diète, et ne se permettait plus que la ligne droite (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 171). Prononc. et Orth. : [djεt]. Ds Ac. 1694-1932. Buben 1935, § 45, rappelle que c'est arbitrairement que l'on a d'une part cadette, d'autre part diète, diabète. À ce sujet Fér. Crit. t. 1 1787 note que le dict. de Trévoux écrit diette. Étymol. et Hist. 1256 « manière de vivre, régime » (Aldebrandin, Reg. du corps, 52, 12 ds T.-L.); 1575 faisant une très grande diette (A. Paré,
Œuvres, éd. J. F. Malgaigne, V, XIX, t. 1, p. 354 a). Empr. au b. lat.diaeta « régime, diète » lui-même empr. au gr. δ
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α « manière de vivre » et « diète ». Bbg. Quem. Fichier. |