| DEVANTURE, subst. fém. A.− Partie antérieure d'une chose. 1. ARCHITECTURE a) Vx. Façade d'un édifice : 1. Soit dit en passant, mon ami, et comme produit de l'art, et comme expression de l'histoire, ceci vaut un peu mieux que cette froide et blafarde bâtisse, bâtarde par sa triple devanture encombrée d'archivoltes, bâtarde par l'économique et mesquine monotonie de son ornementation où tout se répète et où rien n'étincelle, ...
Hugo, Le Rhin,1842, p. 92. b) Ouvrage fait de boiserie et de vitrage qui revêt la façade d'une boutique pour mettre son étalage en valeur. Ces salles basses, qui n'ont ni devanture, ni montre, ni vitrages (Balzac, E. Grandet,1834, p. 7 : 2. Caracalla, en effet, debout et solitaire, attendait quelqu'un, devant la devanture de bois vernissée du thé Caddy.
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 234. − P. méton. L'étalage des marchandises à la vitrine ou à l'extérieur de la boutique. Faire la devanture. Arranger les marchandises pour les mettre en valeur : 3. Il contempla longuement la devanture du marchand de lunettes, celle aussi du marchand de poupées, mais il passa deux fois près de celle du pauvre chemisier sans daigner y jeter un seul de ses regards.
Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 18. ♦ P. métaph., péj. [En parlant d'une pers.] [Le visage] Quelle devanture de sale manant (Bloy, Journal,1895, p. 178).[La poitrine] − Ah! monsieur tient à voir briller sur sa devanture l'insigne de l'honneur? (Augier, Effrontés,1861, IV, pp. 346-347).[L'aspect extérieur, l'apparence] Avec toute sa devanture de piété et sa culture professionnelle des innocences (Bloy, Journal,1895p. 140). 2. MAÇONN. ,,Il se dit au pluriel des plâtres que les couvreurs mettent au-devant des souches de cheminées pour raccorder les tuiles ou les ardoises`` (Ac. 1835-1932). Rem. Attesté également ds Littré et DG. B.− TECHNOL. Objet destiné à être placé devant un autre. La devanture [de cheminée] de papier représentant Achille chez Deidamie (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 533).Ce puits n'a point pour devanture la large dalle bleue qui sert de tablier à tous les puits de Belgique (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 371).La face du fourneau [de la chaudière] (...) est protégée par une plaque de devanture en fonte (Ser, Phys. industr.,1888, pp. 378-379).Cf. devant2B. Prononc. et Orth. : [d(ə)vɑ
̃ty:ʀ]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. XIIIes. « façade d'une maison » (Hugues Piaucele, Estormi, 518 ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 215), attest. isolée; de nouv. 1423 (Houdoy, Halle échevinale de Lille, 96 ds R. Hist. litt. Fr., t. 10, 1903, p. 321) − 1929, Lar. 20e; 2. 1694 devantures plur. « raccord de plâtre qui unit le pied d'une cheminée aux tuiles » (Corneille); 3. a) 1811 « revêtement de boiserie et de vitrage qui décore la partie d'une boutique donnant sur la rue » (Mozin-Biber); b) 1859 « étalage de marchandises exposées à l'intérieur ou à l'extérieur de la vitrine » (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, p. 695). Dér. de devant*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 358. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 174, b) 706; xxes. : a) 643, b) 608. Bbg. Straka (G.). En relisant Menaud, maître-draveur. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, no1, p. 291. |