Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
DESTRUCTION, subst. fém.
Action de détruire; résultat de cette action. Destruction rapide, totale. Anton. construction.
SYNT. Destruction aveugle, massive, progressive, systématique; ferment de destruction; culte de la destruction; désir, fureur, instinct, rage, soit de destruction; avoir le goût de la destruction.
A.−
1. Action de mettre à bas un édifice ou un ensemble architectural réalisé selon un plan déterminé (cf. démolition, dévastation, ruine). Destruction d'un bâtiment, d'un monument, d'une ville; armes, moyens de destruction. À la veille de la destruction de Jérusalem (Bloy, Journal,1900, p. 30):
1. Nous en avons vu assez, aujourd'hui, pour savoir que ni la destruction des palais, ni celle des cathédrales n'ont amené le bonheur du peuple, moins de corruption et plus de joie dans le monde. Barrès, Mes cahiers,t. 7, 1908-09, p. 151.
P. méton. Résultat de cette action (cf. ruines). Destructions de guerre; ampleur, étendue des destructions :
2. Dans Bazeilles (...), d'un bout à l'autre, c'était la destruction, tout ce que la guerre peut faire d'abominables ruines, quand elle passe, dévastatrice, en furieux ouragan. Zola, La Débâcle,1892, p. 415.
2. Altération profonde qui mène à la ruine (cf. dégradation). Destruction de la santé. L'anéantissement de la jeunesse, la destruction d'une personne pleine de forces et de légèreté est déjà un premier néant (Proust, Temps retr.,1922, p. 940):
3. Ce je ne sais quoi dont la nostalgie la tourmente et dont elle se procure le simulacre à travers les énervements de son organisme et la destruction de sa chair, c'est tout uniment l'émotion pieuse... Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 72.
3. Action de faire disparaître complètement et résultat de cette action.
a) [En parlant d'une chose] Cf. anéantissement, démolition, suppression.Destruction d'un objet, d'un papier. Destruction des vêtements hors d'usage (Bloy, Journal,1907, p. 359).La survie ou la destruction des empires (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 992):
4. ...nous savions qu'ils chercheraient par une offensive sans merci à atteindre leur but de guerre, c'est-à-dire la destruction de nos forces. Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 113.
b) [En parlant d'une pers. ou d'un animal, en leur ôtant la vie] Cf. anéantissement, extermination, massacre, mort.Destruction du gibier, des insectes; destruction de l'homme :
5. Ainsi un animal qui ne peut digérer que de la chair, doit, sous peine de destruction de son espèce, avoir la faculté d'apercevoir son gibier, de le poursuivre, de le saisir, de le vaincre, de le dépecer. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 1, 1805, p. 55.
6. La chimie (...) est réquisitionnée par les nations armées comme un art de les tuer en telles masses que la destruction complète d'un peuple par l'empoisonnement de son atmosphère, (...) devient une possibilité vraisemblable. Thibaudet, Réflexions sur la litt.,1936, p. 208.
B.− Au fig.
1. Désorganisation d'un ensemble cohérent et organisé selon une structure déterminée (cf. renversement). Destruction de la famille, de la société; destruction d'un parti, d'un régime, d'un système :
7. Ennemie décidée des forces sociales, elle tendoit ouvertement à la destruction de toutes les institutions établies. Nodier, Jean Sbogar,1818, p. 100.
2. P. ext. Action de faire disparaître totalement et résultat de cette action (cf. abolition, anéantissement, suppression). Être voué à la destruction; destruction des routines, des usages; destruction d'une théorie; destruction de la science. Consacrer l'art d'écrire à la destruction de la pensée (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 425):
8. Et Monelle dit encore : Je te parlerai de la destruction. Voici la parole : Détruis, détruis, détruis. Détruis en toi-même, détruis autour de toi. Fais de la place pour ton âme et pour les autres âmes. Détruis tout bien et tout mal. Les décombres sont semblables. Détruis les anciennes habitations d'hommes et les anciennes habitations d'âmes; les choses mortes sont des miroirs qui déforment. Détruis, car toute création vient de la destruction. Schwob, Le Livre de Monelle,1894, p. 16.
3. Altération morale d'une personne (cf. corruption, déchéance, dégradation, perte, ruine). Destruction de l'âme, de l'esprit. Le sujet des milieux d'artistes et de la destruction d'un artiste par une femme, par une mauvaise liaison, avait été créé par les Goncourt dans « Manette Salomon » (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 369):
9. L'attaque incessante de l'esprit, l'objection, la transmission de bouche en bouche, l'altération phonétique, l'impossibilité de vérification, etc., sont les causes de destruction, de corruption, de ces réserves de l'esprit. Valéry, Suite,1934, p. 99.
Prononc. et Orth. : [dεstʀyksjɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1121 destructiun (Philippe de Thaün, Le Bestiaire, éd. E. Walberg, 447). Empr. au lat. impérialdestructio « destruction, ruine ». Fréq. abs. littér. : 1 642. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 790, b) 1 786; xxes. : a) 1 752, b) 2 590.