| DESTINATAIRE, subst. Personne à qui une chose est destinée. A.− [À propos d'un envoi postal] Personne à qui s'adresse une lettre, un télégramme, un colis, etc. À un destinataire non identifié [note de l'éd.]. « Versailles, 22 mars 1789 » (Staël, Lettres jeun.,t. 1, 1789, p. 282).Cf. aussi destination ex. 8 : Il n'y a pas d'exemple d'un télégramme qui ne soit pas arrivé, les télégrammes étant assimilés aux lettres recommandées dont la poste répond et qui doivent être retournées à l'expéditeur, si le destinataire est introuvable.
Bloy, Journal,1899, p. 295. B.− [À propos d'une offrande, d'un cadeau, etc.] La grandeur du jour de la mort (...) est telle (...) que le plus infime destinataire est tout revêtu de cette grandeur (Péguy, Argent,1913, p. 1285).On ne pouvait plus faire le compte à la maison (...) des fauteuils offerts par elle [ma grand'mère] à de jeunes fiancés ou à de vieux époux qui, à la première tentative qu'on avait faite pour s'en servir, s'étaient immédiatement effondrés sous le poids d'un des destinataires (Proust, Swann,1913, p. 41). − P. iron. [À propos d'un mauvais traitement] Nulle philosophie n'était mieux faite pour exciter la bile du vieux dyspeptique et lui enlever l'embarras de chercher un destinataire à ses imprécations quotidiennes (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 98). Rem. On rencontre ds la docum. l'emploi A au fém., destinatrice. Madame Jeanne, ou Madame Lucie lisait la lettre. Parfois la destinatrice s'écriait (Nizan, Conspir., 1938, p. 84). Mais la plupart des dict. des xixeet xxes. ne reconnaissent pas de forme spéc. pour le fém. de destinataire. Certains même considèrent destinatrice comme le fém. de destinateur. Personne qui destine quelque chose à quelqu'un, expéditeur (cf. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré, Guérin 1892, DG, Quillet 1965). Prononc. et Orth. : [dεstinatε:ʀ]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1829 (Boiste). Dér. savant du rad. du supin destinatum du lat. destinare (destiner*); suff. -aire1*. Fréq. abs. littér. : 97. |