| ![]() ![]() ![]() ![]() DERRIÈRE2, subst. masc. A.− Au sing. Partie postérieure de quelque chose, par opposition au devant : 1. Et ce spectre qui l'obsédait, elle n'en pouvait revoir les traits : ce n'était rien qu'une forme confuse. La nuit, rêvant de Hans Ulric, elle ne distinguait jamais, que le derrière de sa tête.
Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 257. − [Dans un immeuble, une maison] Partie opposée à la façade. Voyant ici ou là un derrière d'usine (Jouve, Scène capit.,1935, p. 38): 2. C'est prodigieux, monsieur; mais les vieilles femmes et les enterrements, je ne peux pas voir ça. (...). C'est pourquoi je me suis logé sur le derrière. Sur le devant, j'aurais trop été exposé à voir les corbillards qui passent dans cette rue du matin au soir, parce que c'est le chemin pour aller au cimetière.
Murger, Scènes de la vie de jeunesse,1851, p. 123. B.− Au plur. 1. Partie d'un bâtiment qui se trouve à l'opposé de la façade. Elles atteignirent le hameau par les derrières (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 338): 3. Après avoir dépassé le donjon qui se trouve à l'extrémité de l'aile gauche, nous passâmes sur les derrières du château.
G. Leroux, Le Mystère de la chambre jaune,1907, p. 76. 2. ART MILIT., vx. Zone de terrain située en arrière du front des unités combattantes. Corps de troupe situé à l'arrière d'une armée. Pour couvrir les derrières de l'armée roumaine, contre les Bulgares (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 300): 4. Saladin, avec une armée de manœuvre supérieure en nombre, tenait la campagne; il suivait Richard à la piste; ses troupes couronnaient les hauteurs, prêtes à tomber sur les derrières de la colonne franque...
Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 275. − Au fig. Ménager, protéger ses derrières. Se garantir, se protéger contre une attaque éventuelle. [Il] dépensait à protéger ses derrières autant d'ingéniosité qu'à pousser de l'avant (Gide, Caves,1914, p. 786).Cf. assurer ex. 5. Prononc. et Orth. Cf. derrière1. Étymol. et Hist. 1. Ca 1230 « la partie qui est derrière » (Merlin, t. 1, p. 247 ds T.-L. [ici au sens milit.] : se il me vienent au derrier et mi anemi me sont au devant); 1734 plur. milit. (J.-B. Dubos, Hist. de la monarchie fr., t. 2, p. 187 : il avoit ... Poitiers dans ses derrières); 2. ca 1230 « le postérieur » (G. Le Clerc, Fergus, 81, 33 ds T.-L.); 3. 1539 « partie arrière d'une maison » (Est.); av. 1714 plur. (Fénelon,
Œuvres, t. 19, p. 52 ds Littré : les derrières du terrier). Substantivation de derrière1*. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 406. |