| * Dans l'article "DENTELLE,, subst. fém." DENTELLE, subst. fém. A.− Tissu sans trame ni chaîne, généralement en fil de soie, nylon ou fibres plus riches selon les cas, exécuté à la main ou à la machine, à l'aide de points semblables ou non formant un dessin, à bords dentelés ou non. Petites dentelles ou broderies montées en entre-deux (Lar. mén.1926, p. 1045).Un réseau de dentelles au point d'Angleterre (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 17). 1. Emploi abs. mis pour dentelle de fil. SYNT. a) Dentelle à la main, à l'aiguille, au crochet, au fuseau, à la navette; carreau à dentelle, tambour à broder la dentelle; champ, fond, réseau d'une dentelle. b) Dentelle mécanique; dentelle au métier, d'imitation; dentelle lingerie, dentelle maille. c) Dentelle de Valenciennes. d) Un ouvrage de dentelle, une ouvrière en dentelle. e) Constr. partic. : à, de, en dentelle(s). Bonnet, châle, coiffe, corsage, jabot, manchettes, rideau, volants en dentelle « entièrement exécutés en dentelle ». Éventail, mouchoir de dentelle; jupon, tablier à dentelles « garni ou bordé de dentelle ». 2. Au plur. Parures en dentelle. Un marchand de dentelles; vendre, engager ses dentelles : 1. Je n'ai point oublié le petit coffre en laque du Japon, dans lequel étaient renfermés les dentelles et les diamans héréditaires dont il fut fait mention au contrat...
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 114. − Avec une nuance iron. Des histoires de dentelles (cf. chiffon) : 2. J'oublie du coup une conférence et je suis tout aux dames, causant à MmeZilcken et à sa mère, Bruxelles, Paris, dentelles surtout...
Verlaine,
Œuvres complètes,t. 5, Quinze jours en Hollande, 1893, p. 223. − Loc. [P. réf. à la guerre telle qu'on la faisait au XVIIeet XVIIIes. avec des officiers vêtus de dentelles et se faisant des politesses d'un côté à l'autre du front] La guerre en dentelles : 3. Cette campagne allègre de 1667, cette guerre en dentelles produisit sur les contemporains l'impression de jeunesse victorieuse et de joie que donna à Stendhal la campagne d'Italie.
Brasillach, Pierre Corneille,1938, p. 414. B.− [P. anal. de forme et d'aspect] Tout ce qui est découpé, ajouré. 1. Emplois spéc. a) ARCHIT. Dentelle de pierre; flèche, minaret, tour en dentelle; dentelle d'un balcon, d'un clocher. Le genre « lombard », (...) un dévergondage de dentelles et de clochetons (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 241). − P. ext. Une de ces dentelles que les confiseurs mettent sur leurs dragées (Balzac, Ferragus,1833, p. 101).Cette admirable grille du serrurier Jean Lamour : une dentelle en fer (Barrès, Homme libre,1889, p. 111). b) RELIURE. Dessin poussé, sur or ou à froid, ajouré et d'une finesse analogue à celle de la dentelle, exécuté sur le plat ou le bord d'un livre. Reliure à dentelle. Un exemplaire [des « Contes de la Fontaine »] (...) aux plats de la reliure chargés d'une riche dentelle (E. de Goncourt, Mais. artiste,1881, p. 344).Une reliure en maroquin. Dentelle au petit fer. Superbe! (A. France, P. bonh.,1898, 5, p. 513). Rem. Les dict. enregistrent à partir de Ac. Compl. 1842 a) l'emploi de dentelle en lapidaire désignant dans un diamant taillé, l'ensemble des facettes triangulaires entourant la ou les facette(s) plate(s) du milieu; b) l'emploi en typogr. désignant le dessin ajouré encadrant une page ou ornant une tête ou une fin de chapitre (cf. vignette); c) l'emploi en zool. : dentelle de mer, dentelle de Vénus « polypier dont la beauté et la finesse rappelle celle de la dentelle ». 2. P. ext. a) En appos. Crêpe dentelle. Crêpe très fine. Bas dentelle. Bas dont le tissage a l'aspect de la dentelle. b) Au fig., lang. culturelle et poét. Tout ce qui rappelle la dentelle par sa finesse, sa délicatesse. Dentelle des toits, de l'ombre, de l'écume, de la toile d'araignée; des gestes de dentelle. Les mélèzes agitaient leurs dentelles (Balzac, Séraphita,1835, p. 309).Ces dentelles du son que le fifre découpe (Hugo, Rayons et ombres,1840, p. 1099): 4. Ajouté à celui de Mmede Loynes, son tact subtil [de Jules Lemaître] créait une atmosphère elliptique, allusionniste, où les intentions étaient comprises, sans être exprimées, une dentelle verbale d'un point bien rare.
L. Daudet, Salons et journaux,1917, p. 21. Prononc. et Orth. : [dɑ
̃tεl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 « petite dent » (J. Lefèvre, La Vieille, 37 ds T.-L.), attest. isolée; 2. 1526-37 archit. (D. de Sagredo, Raison d'architecture antique ds Cah. Lexicol., t. 18, p. 105); 3. 1549 « tissu léger à jour » (Cpte de Marguerite de Navarre, fo62 vods Gay). Dér. de dent*; suff. -elle*. Fréq. abs. littér. : 1 454. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 285, b) 3 429; xxes. : a) 3 116, b) 1 374. DÉR. Dentellerie, subst. fém.,vx et peu usité. Fabrication et commerce de la dentelle; ouvrages de dentelle. Vendre de la dentellerie; magasin de dentellerie. Les travaux de dentellerie, qui jadis récréaient ses doigts par leur grâce menue, qui la faisaient rêver de baptêmes et de mariages, lui paraissaient maintenant une tâche odieuse, qu'elle accomplissait avec dégoût (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 62).− [dɑ
̃tεlʀi]. Ds Ac. 1932. − 1reattest. av. 1870 (Kauffmann ds Lar. 19e); du rad. de dentelle, suff. -erie*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Clas (A.). Néol. publicitaires. Meta. 1972, t. 17, no1, p. 74. |