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DE VISU, loc. adv.
Après avoir vu, en témoin oculaire. Je ne parle pas par ouï-dire, mais de visu (Tocqueville, Corresp.[avec Reeve], 1857, p. 214):
Comment! M. Chautemps écrit que les Alsaciens et les Lorrains ne consentiraient jamais à redevenir Français! Quelle méconnaissance des faits! Je suis à la disposition de mon collègue, à la rentrée du Parlement, pour le mettre à même de visiter Metz et Strasbourg et de s'y convaincre de visu qu'on s'efforce là-bas de vivre comme en France et de servir la France. Barrès, Mes cahiers,t. 8, 1909-10, p. 27.
− Emploi adj. Remarques de visu. Il était impossible de trouver des témoins « de visu » de ce fatal combat (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 202).
Rem. La loc. est sentie comme un arch. à résonnance jur. (cf. Giraudoux, Guerre Troie, 1935, II, 5, p. 116) et comme une expr. pédante (cf. L. Febvre, Combats pour hist., Hist. de la Russie mod., 1934, p. 73) ou plais. parce que mise dans la bouche d'incultes. Pour un jeu de mots où le terme est employé comme injure, cf. Courteline, Gend. sans pitié, 1899, 1, p. 149.
Prononc. : [devizy]. Étymol. et Hist. 1721 (Trév.). Lat. médiév. de visu (1241 : testes de visu et auditu, Chartes de Turicum [Zurich] ds Mittellat. W., s.v. auditus).