| DARIOLE, subst. fém. Vieux A.− Petite pâtisserie faite de pâte feuilletée qu'on garnit, avant la cuisson, soit de confiture, soit d'une crème frangipane, parfumée généralement à la liqueur, au chocolat, ou aux amandes. Dariole de Lodi, d'Amiens. Petits moules plats à darioles (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p. 151).On avale en passant biscuits et darioles (Pommier, Colères,1844, p. 36): cyrano, prenant vivement des sacs de papier sur le comptoir.
Bon. Voici deux sonnets de Monsieur Benserade...
la duègne. − Heu! ...
cyrano. − ... que je vous remplis de darioles.
Rostand, Cyrano de Bergerac,1898, II, 5, p. 75. − P. méton. Moule tronconique servant à faire cuire les darioles. Remplissez les darioles que vous aurez bien beurrées d'avance (Audot, Cuisin. campagne et ville,1896, p. 395). Rem. Ce sens est attesté ds les dict. depuis Lar. mén. 1926. B.− Arg. Coup donné avec la main ou le poing. Donner, repasser, allonger des darioles. V'là que je vous y allonge une dariole (Le Casse gueule,1841, ds Larchey, Excentricités lang. fr., 1865, p. 105). − Loc. Par les darioles, sur les darioles. Par derrière. On a tout le temps les gris-bleus sur les darioles (Bruant1901, p. 157). Prononc. et Orth. : [daʀjɔl]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1292 (Arch. Nord, B 19587 ds IGLF); 1548 darioles d'Amiens (F. Rabelais, Le Quart Livre, éd. R. Marichal, ch. XI, p. 74). Terme pic., d'orig. obs.; d'apr. Gamillscheg ds Z. rom. Philol., t. 40, 1920, p. 519, serait une altération de *deriole, *doriole dér. du pic. et wallon doré, dorlie (Hécart, Grandg., Haust) « sorte de pâtisserie », part. passé de dorer « enduire une pâtisserie de beurre, d'œuf »; cf. aussi l'a. prov. dariola (Pt Lévy; 1486 ds Pansier t. 3), FEW t. 1, p. 183a, v. aussi id., t. 21, 1, p. 472a. Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p. 57; Lang. par. 1920, p. 425; Sources t. 1 1972 [1925], p. 313. |