| DÉVORATEUR, TRICE, adj. et subst. A.− (Animal, personne) qui dévore, mange avec avidité. Tu vas tomber dans ma gueule! je suis le dévorateur universel (Flaub.Tentation,1856, p. 597).Un monde dévorateur où, du plus petit au plus grand, chaque individu est tout ensemble gibier et chasseur, assassin et assassiné (Mauriac, Journal occup.,1940-44, p. 334). B.− Au fig. 1. (Celui, celle) qui consomme rapidement et en abondance. Boisgelin (...) dont la fortune était en train de fondre aux mains de la dévoratrice (Zola, Travail,1901, p. 220).Toutes les impressions sensorielles éparses qu'une sensibilité fanatique et dévoratrice lui a permis de recueillir dans cent mille objets pareils (Faure, Hist. art.,1921, p. 172). 2. (Celui, celle) qui consume, détruit. Feu dévorateur. Le temps, ce grand dévorateur, fait disparaître le souvenir de bien des faits (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 15, 1851-62, p. 377).Elles ont appris (...), que la jeunesse est dévoratrice, que l'amour du jeune homme consume son objet (Mauriac, J. homme,1926, p. 45). Prononc. et Orth. : [devɔ
ʀatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Ds Ac. 1718 et 1740. Étymol. et Hist. Début du xives. devorator (A. du Mont-Cassin, Hist. des Normands, éd. V. de Bartholomaeis, p. 352, 11). Empr. au b. lat.devorator « celui qui dévore » dér. du rad. du supin devoratum de devorare (cf. dévorer). Fréq. abs. littér : 49. Bbg. Gohin 1903, p. 265, 306. − Quem. 2es. t. 3 1972. |