| DÉVIDAGE, subst. masc. Action de dévider. Dévidage d'un écheveau de fil, d'un peloton; (soieries) dévidage des soies, des cocons; (tiss.) dévidage des bobines, de la canette alimentaire (cf. Thiébaut, Fabric. tissus, 1961, p. 33): Attentif à maintenir l'écheveau bien tendu entre ses poignets crispés, et à guider le dévidage en se penchant avec régularité de droite et de gauche, il n'osait pas quitter des yeux le brin de laine ensorcelé.
Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 880. − Au fig. et fam. Long discours, bavardage. Pour elle, dans ce dévidage du cœur et de la cervelle, dans cette analyse raffinée des cheveux coupés en quatre, il n'y avait qu'une distraction de mondaines inoccupées (Zola, Argent,1891, p. 173). Rem. 1. Sens fig. attesté ds Guérin 1892, Lar. 19e-Lar. Lang. fr. et les dict. d'arg. (cf. France Suppl. 1907, Larch. 1880). 2. On rencontre ds la docum. un synon. rare, au fig., absent des dict., dévidement, subst. masc. Le dévidement des conséquences (Gds cour. pensée math., 1948, p. 362). La langue que nous a transmise Voltaire, − lucide et sèche prose faite pour suivre le dévidement de l'idée dans le cerveau d'un homme équilibré (Bourget, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 192). Prononc. et Orth. : [devida:ʒ]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1700 dévidage « action de dévider » (Liger, Nouv. maison rustique ds DG d'apr. Delb. Rec.); 2. 1836 « bavardage, long discours » (Vidocq, Voleurs, t. 1, p. 103); 3. 1870 « atelier où l'on dévide » (Lar. 19e). Dér. du rad. de dévider*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 2. Bbg. Quem. 2es. t. 1 1970 (s.v. dévidement). |