| ![]() ![]() ![]() ![]() DÉTREMPER2, verbe trans. MÉTALL. [Le compl. d'obj. désigne l'acier ou un obj. en acier] Faire perdre en partie ou totalement sa trempe à l'acier ou a un objet en acier en le chauffant au rouge pour ensuite le laisser refroidir lentement. Anton. tremper2*.Il n'est pas à conseiller de détremper les couteaux [à betteraves] avant de les affûter (Saillard, Betterave,1923, p. 215):1. Le chauffeur prenait le bout de fer dans le fourneau; le frappeur le plaçait dans la clouière, qu'un filet d'eau continu arrosait pour éviter d'en détremper l'acier; ...
Zola, L'Assommoir,1877, p. 536. − En emploi pronom. à sens passif. Lorsqu'on prend un acier trempé et qu'on le porte à 700o, l'acier se détrempe (Champly, Nouv. Encyclop. prat.,t. 2, 1927, p. 28).On a soin de jeter de l'eau dans le trou de mine pour (...) empêcher le fleuret de se détremper (Bourde, Trav. publ.,1928, p. 107). − P. métaph. : 2. ... cette trop justement critiquée « soumission à la volonté de Dieu » qui risquerait d'amollir, de détremper, le bel acier de la volonté humaine brandie contre toutes les puissances de ténèbres et d'affaiblissement!
Teilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 99. − Au fig. [L'idée dominante est celle de perte de qualité, de force, de résistance] Rendre plus faible, priver de sa vigueur. Anton. tremper2(fig.).Le malheur, ... m'a − pour un temps − trempé, puis peut-être détrempé faute d'avoir été pratiqué judicieusement (Verlaine, Corresp., t. 3, 1889. p. 52).Il était détrempé par la souffrance (Rolland, J. Chr.,Buisson ard., 1911, p. 1411): 3. La première [de deux femmes supérieures] avait su résister à cette vie tiède et relâchante [de province], qui dissout la plus forte volonté, détrempe le caractère, abolit toute ambition...
Balzac,
Œuvres diverses,t. 3, 1850, p. 229. Rem. On rencontre ds la docum. une attest. d'un homogr. construit à partir de tremper et du préf. dé- avec valeur privative pour signifier « perdre son humidité ». Cf. détremper1. Sous l'action des éléments combinés, (...) la goutte qui distend, le rayon qui contracte, les fibres du lin commencent à se détacher les unes des autres, à se dissocier, au fur et à mesure que la matière agglutinante se détrempe et se sèche davantage (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 251). Prononc. et Orth. : [detʀ
ɑ
̃pe], (je) détrempe [detʀ
ɑ
̃:p]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. Av. 1468 espée destrempée (Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, III, 347); 1547 au fig. « amollir » (Amyot, Hist. Aethiop. L. V, 53 vo); 1572 un trait ... dont elle avait détrempé la pointe (Yver, 554 ds Littré). Dér. de tremper*; préf. dé(s)-*. Fréq. abs. littér. : 8. |