| * Dans l'article "DÉSINENCE,, subst. fém." DÉSINENCE, subst. fém. A.− GRAMM. et LING. 1. Élément variable à la finale d'un mot, qui, ajouté au radical (ou au thème de flexion), sert à marquer chacune des formes verbales (dont l'ensemble constitue la conjugaison) ou nominales (dont l'ensemble constitue la déclinaison ou la flexion). Cf. cas2, déclinaison, flexion, paradigme.Quasi-synon. affixe, terminaison.Les cas des noms latins sont distingués les uns des autres par leur désinence (Ac.1798-1932).Le sanskrit, avec son admirable richesse de formes grammaticales, ses huit cas, ses six modes, ses désinences nombreuses (Renan, Avenir sc.,1890, p. 206): 1. Une polysémie interne (syncrétisme fonctionnel) est celle de désinences comme latin -ae : génitif-singulier, datif-singulier, nominatif-pluriel, vocatif-pluriel, ou espagnol s : pluriel nominal, seconde personne verbale.
Le Langage, Pottier, 1968, p. 306. − P. métaph. [Chez Balzac] Inflexion, nuance, forme variée. Son caractère offrait des désinences vraiment inexplicables (Balzac, Lys,1836, p. 191). SYNT. (usuels). Désinence casuelle (nominale). Celle qui marque le cas, le genre et le nombre d'un subst., d'un pron. ou d'un adj. Désinence personnelle (verbale). Celle qui marque la pers., le nombre, la voix, le mode, le temps d'un verbe. Le signe, du pluriel est la désinence « -ent », que personne ne prononce (Bally, Lang. et vie, 1952, p. 25). Désinence zéro. Absence de désinence, ce qui fait apparaître le rad. ou le thème. Formes fléchies à désinence zéro (Saussure, Ling. gén., 1916, p. 254). Désinence féminine. Celle qui marque le genre féminin ou qui comporte un e muet. Deux mots français à désinence féminine, comme par exemple « Notre Père » (Potiron, Mus. église, 1945, p. 31). 2. P. ext., rare. a) Synon. de suffixe.Ce sont des noms hybrides, mi-grecs, mi-latins, avec des désinences en « ite » indiquant l'état inflammatoire et en « algie », exprimant la douleur (A. France, Bonnard,1881, p. 465).Il est encore dreyfusiste. Ainsi disait-il alors, pour protester contre ce qu'il appelait les désinences péjoratives (Duhamel, Terre promise,1934, p. 44). b) Toute finale de mot. C'était un nom qui finissait en « gnac », désinence commune au pays de Gascogne (Gautier, Fracasse,1863, p. 251): 2. La langue des paysans eux-mêmes est du plus pur français, à peine modifié par une prononciation où les désinences des mots montent au ciel à la manière du chant de l'alouette... Chez les enfants cela forme comme un ramage.
Nerval, Les Filles du feu,Angélique, 1854, p. 524. B.− BOT. Forme de terminaison de certains organes foliacés. Désinence acuminée, aiguë (Littré). Prononc. et Orth. : [dezinɑ
̃:s]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. [xives. Bl.-W.1-5] 1548 (Th. Sebillet, Art. poet., éd. Gaiffe, p. 18). Dér. du rad. du part. prés. du lat. class. desinere « cesser, mettre un terme », en rhét. « finir, se terminer (en parlant de mots) » suff. -ence, -ance*; cf. lat. médiév. desinentia « cessation » ca 1360 ds Latham. Fréq. abs. littér. : 36. DÉR. Désinentiel, elle, adj.,gramm. et ling. Qui concerne les désinences; qui comporte des désinences. Langue désinentielle, forme désinentielle. Des syllabes désinentielles, qui forment ce qu'on appelle des cas (Destutt de Tr., Idéol.,2, 1803, p. 162).− [dezinɑ
̃sjεl]. − 1reattest. 1803 id.; de désinence, suff. -iel*. − Fréq. abs. littér. : 5. |